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La police ne veut pas d’étrangers issus de l’UE en son sein


Le problème n'est pas le manque de candidats luxembourgeois mais bien leurs difficultés à réussir le concours, selon le SNPGL. (photo Editpress/Didier Sylvestre)

Le Syndicat national de la police grand-ducale (SNPGL) se montre particulièrement critique vis-à-vis de la proposition du ministre de la Sécurité intérieure, François Bausch (émise jeudi sur les ondes de RTL), de recruter des ressortissants de l’UE afin, selon ce dernier, de pallier le manque de personnel au sein de l’administration policière.

«Le manque de personnel au sein de la police est un phénomène archiconnu qui date au moins de la réorganisation des forces de l’ordre en 1999. Depuis, les gouvernements successifs ont tout fait pour tenter de réduire la gravité du problème structurel de manque de personnel et il n’a pu être caché que par le chiffre innombrable d’heures supplémentaires prestées par les policiers», dixit le SNPGL.

Avant, pour lui, d’estimer que «l’obligation de respecter les règles en relation avec l’aménagement du temps de travail nouvellement introduites, mais datant de 2003, voire même de 1993, et les problèmes pour la police de s’y conformer sont la preuve de l’absence de compréhension des problématiques au sein de la police, sinon à défaut de l’inaptitude des décideurs dans ce domaine».

Plus de la moitié des candidats échouent aux épreuves

Par extension, le SNPGL est d’avis que «la solution préconisée par le ministre de la Sécurité intérieure repose sur un faux problème», et argumente sa position en avançant, chiffres à l’appui, que «la police n’a aucun problème de manque de candidats souhaitant intégrer la police. Par contre, le réel problème se retrace à l’étape suivante! Depuis des années, bien plus de la moitié des candidats échoue aux épreuves écrites! Si les candidats luxembourgeois actuels, qui disposent en majeure partie d’un diplôme de fin d’études secondaires, échouent aux épreuves écrites (quatre langues différentes) de l’examen d’un niveau de formation inférieur avec 5 années d’études secondaires, et de loin les plus difficiles au sein de toute l’administration gouvernementale, il est parfaitement illusoire de penser que des citoyens UE y réussiront.»

La parfaite maîtrise du luxembourgeois est nécessaire

De manière générale, la position du Syndicat national de la police est la suivante : «Un membre du cadre policier de la police grand-ducale doit aussi parfaitement maîtriser notre langue maternelle pour des raisons opérationnelles évidentes. Tant que le nombre de candidats pour le cadre policier est largement supérieur aux postes libres au sein de notre corps, il n’y aura aucune ouverture par le SNPGL dans le sens proposé par le ministre de la Sécurité intérieure. Nous rejoignons donc nos collègues du SPAL (NDLR : Syndicat professionnel de l’armée luxembourgeoise) dans leur opposition face à un recrutement de citoyens UE au sein de l’Armée luxembourgeoise. Il faut absolument que les emplois qui comportent une participation, directe ou indirecte, à l’exercice de la puissance publique et aux fonctions qui ont pour objet la sauvegarde des intérêts généraux de l’État, dont ceux des membres de la force publique, restent réservés aux citoyens de nationalité luxembourgeoise.»

LQ