Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
«Le 24 octobre ça va déchirer», annonçait la police… Elle a présenté hier sa nouvelle identité visuelle. Mais au-delà des considérations purement esthétiques se cache une volonté politique bien définie.
Dans le vocabulaire populaire français, l’expression «ça déchire» ou «ça déchire grave» correspond, veut dire à peu près «c’est vraiment bien», voire «c’est de très bonne qualité.» Et force est de constater que le nouveau look de la police grand-ducale est plutôt réussi, mais surtout très rafraîchissant. Car après avoir arboré la même identité visuelle durant 18 ans – à la suite de la fusion de la police d’État et de la gendarmerie grand-ducale en 2000 – les forces de l’ordre avaient bien besoin de «faire peau neuve», selon les termes de leur directeur général actuel, Philippe Schrantz.
Un nouveau look à 825 488 euros HTVA
Mais au-delà des aspects purement esthétiques, c’est bien une volonté politique de faire table rase du passé qui se cache derrière ce nouveau look, à l’heure où la réforme de la police se dessine, doucement mais sûrement.
Et ce n’est pas le ministre de la Sécurité intérieure, Étienne Schneider, qui aurait dit le contraire. «Certaines mesures, comme la fusion des commissariats, sont déjà en place. La réforme, dans son intégralité, sera entérinée dès que (mon) projet de loi sera voté à la Chambre. Dans ce sens, j’attends avec impatience que le Conseil d’État rende son avis complémentaire sur les amendements adoptés par le ministère», a-t-il indiqué. Avant, pour le ministre, de reconnaître que ce processus de réforme a été plus que chahuté – durant des mois – et qu’il avait suscité bon nombre de «controverses et disputes».
Le directeur général de la police est, d’ailleurs, sensiblement du même avis : «Nous entrons, aujourd’hui, dans une nouvelle ère, et le changement de logo n’est pas une fin en soi. Le logo fait partie du processus de changement. Celui-ci ne concerne pas seulement les nouvelles structures, mais surtout la manière de travailler et notre positionnement par rapport à la société. Cet objectif est basé sur notre vision. Le logo mettra donc en évidence les changements aussi bien en interne qu’en externe.» Et cette vision de la police se décline en plusieurs lignes directrices : la confiance, la transparence et la proximité accrues vis-à-vis des citoyens, ou encore l’adaptation aux changements sociétaux, afin de garantir une prévention adéquate de la délinquance.
Pour ce qui est des volets pratique et technique, il est à noter que l’appel d’offres pour changer l’identité visuelle a été remporté par l’agence Quattro Creative Studio, pour un montant total de 825 488 euros hors TVA. Et bien qu’il s’agisse d’un budget extraordinaire du ministère, il n’a pas été débloqué au détriment d’autres ressources de fonctionnement de la police, a-t-on tenu à préciser. Concrètement, d’ici mars 2018, le nouveau logo sera progressivement appliqué sur plus de 220 voitures et plus de 60 motos de police, mais aussi sur les enseignes des commissariats, ou encore les effets d’habillement et d’identification des membres de la police grand-ducale.
Claude Damiani
