Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le Luxembourg est une terre d’immigration. En même temps, il joue le rôle d’une «machine à créer de l’emploi» pour la Grande Région. Dans le cadre de la présente chronique, nous allons nous pencher sur la présence des Français au Luxembourg, cela sous une double optique : la population de résidence (ou de nuit) et la population active (ou du jour).
Le Grand-Duché est devenu une terre d’accueil pour un nombre croissant de ressortissants français. L’évolution s’est singulièrement accélérée ces dernières années : +7 000 nouveaux habitants de nationalité française au cours des années 1990, +11 500 pendant la décennie suivante, +12 500 depuis 2011 (en admettant l’idée que désormais leur nombre est proche de 44 000). À titre de comparaison : depuis 2011, le nombre de Belges résidant au Grand-Duché est passé de 16 900 à 19 400 et celui des Allemands de 12 000 à 12 800.
En ce qui concerne le nombre de frontaliers de nationalité française travaillant au Luxembourg, l’évolution est plus impressionnante encore : triplement au cours des années 1990, +25 000 entre 2000 et 2010, +10 000 depuis (les chiffres de fin 2016 n’ont pas encore été publiés, mais leur nombre dépasse sans doute le seuil de 80 000). À noter que le nombre de frontaliers de France (aujourd’hui proche de 90 000) dépasse largement le nombre de frontaliers français. Ce phénomène est en grande partie dû à la mobilité résidentielle transfrontalière.
Une troisième notion entre en jeu, à savoir le nombre de Français travaillant au Luxembourg, qu’ils soient résidents ou non. Entre 1990 et 2010, leur nombre a quadruplé. À l’heure actuelle, il est sans doute proche de 100 000. Un total de 100 000 actifs français au Luxembourg, vous vous rendez compte?
À partir du moment où la présence française s’amplifie, il est normal que le nombre de Français habitant à Luxembourg augmente, lui aussi. Depuis cinq ans, ils y constituent la première nationalité étrangère. L’écart entre les Français et les Portugais (qui forment l’ancienne première communauté étrangère) va même en se creusant : +1 200 en 2013, +3 700 en 2014, +5 100 en 2015, +6 600 en 2016.
Pour terminer ce rapide survol, une dernière comparaison : à l’échelle du pays, les Français sont trois fois plus nombreux que les Allemands et deux fois plus nombreux que les Belges. Dans la capitale, ils sont cinq fois plus nombreux que les Allemands et quatre fois plus nombreux que les Belges. Sans compter les frontaliers, les touristes, les consommateurs et les hommes d’affaires.
Claude Gengler
