La 26e loi covid a été votée mardi, mais sans les voix de l’opposition qui pointe des incohérences et un pilotage à vue qui commence à user les députés du camp adverse.
Personne n’a parlé d’un plan de sortie de crise cette fois. La ministre de la Santé, Paulette, a bien tendu l’oreille et l’a relevé avec soulagement mardi. En revanche le gouvernement s’est pris une volée de bois vert de la part de l’opposition excédée par les allers-retours du gouvernement en matière de restrictions sanitaires qui les obligent à se prononcer sur une nouvelle loi covid tous les quinze jours.
«Comment les gens peuvent-ils s’en sortir?», s’interroge Claude Wiseler (CSV) en constatant que les certitudes affichées la veille ne sont plus valables le lendemain. «Nous avons introduit le 2G + il y a un mois avec une garantie de sécurité, mais finalement, aujourd’hui, ce n’est valable que pour les gens boostés, les autres doivent faire des tests», cite en exemple le député qui pointe les incohérences des nouvelles modifications comme l’a fait avant lui le Conseil d’État. «Donc, le 2G+ n’a été valable que 10 jours», observe encore amèrement Claude Wiseler.
La durée de validité des certificats pose question puisque les vaccinés disposent d’une validité de six mois, mais le gouvernement les encourage à se faire booster dès le troisième mois. Le gouvernement, qui justifie les changements par des mises à jour des avancées scientifiques et les décisions prises à Bruxelles, disposait pourtant de toutes ces données le 24 décembre, date à laquelle les députés ont voté la dernière loi covid.
La députée Nathalie Oberweis (déi Lénk) ne peut qu’abonder dans le même sens et reconnaît que tout le monde est à cran et travaille sans compter dans les ministères. Raison de plus pour éviter une surcharge en multipliant les lois covid dans des délais si rapprochés.
Un travail législatif «propre»
Le rapporteur, Mars Di Bartoloméo, qui en est à sa 26e présentation dans la série des lois covid, estime au contraire que c’est justifié. «Contrairement aux autres pays qui changent du jour au lendemain ce qui leur plaît ou non, je préfère notre façon de travailler. Même si on travaille vite, on fait un travail législatif propre», estime le député socialiste. Les oppositions formelles émises par le Conseil d’État ont été prises en compte et les amendements effectués, notamment en ce qui concerne la durée de l’isolement.
Si l’opposition n’a pas voté en faveur du texte, c’est pour toutes ces raisons et parce qu’elle n’est plus d’accord avec la politique du gouvernement. Elle réclame des tests gratuits pour tous, comme les pirates qui plaident aussi pour la relance des Large Scale Testing et des centres de vaccination. «On parle d’un variant Omicron qui se propage à la vitesse grand V et on laisse des gens faire la queue pendant des heures pour se faire tester ou vacciner, ce n’est pas sérieux», lance Sven Clement.
Claude Wiseler insiste sur l’obligation vaccinale, seule issue pour sortir de la crise selon lui. Il attend que le gouvernement se presse «parce qu’il n’y a plus de temps à perdre» et parce que «les gens en ont assez de vivre avec des restrictions».
Le Premier ministre, Xavier Bettel, veut un débat sur la question très rapidement et promet d’envoyer les documents nécessaires aux députés qui en débattront certainement mercredi prochain, avis juridique en main, celui que le gouvernement attend encore.
Ce qu’il faut retenir
Les certificats de vaccination sont valides pendant 9 mois (270 jours) à partir de la dernière dose dans le cadre de la primovaccination. Le délai de validité des certificats concernant une dose de rappel (« booster ») est illimité. Sont exemptées de l’obligation supplémentaire de test pour régime Covid check 2G + les personnes dont le schéma vaccinal complet date de moins de 6 mois (180 jours), les personnes rétablies dont le certificat a également une durée de validité de 180 jours et les personnes ayant eu une dose «booster». Concernant la durée de l’isolement : elle est de 10 jours pour les personnes qui ne disposent ni d’un schéma vaccinal complet ni d’une vaccination de rappel réalisée endéans un délai de six mois. Elle est ramenée à 6 jours pour les personnes disposant d’un schéma vaccinal complet dont la date d’établissement remonte à moins de six mois, pour les personnes rétablies d’une infection au covid-19 dans le courant des six derniers mois, pour les personnes ayant eu un «booster» sous condition que deux tests rapides soient faits le 5e et le 6e jour de l’isolement et que le résultat des deux tests soit négatif.