C’est officiel, le Luxembourg est victime d’une épidémie de grippe. Rien d’alarmant, même si quelques précautions sont à respecter pour éviter d’être contaminé.
Toux? Mal de gorge? Fièvre? Douleurs musculaires? Si vous souffrez de ces symptômes, il se pourrait que vous ayez été vous aussi infectés par le virus de la grippe, particulièrement virulent cette année.
Mais pas de panique! «Il semblerait effectivement que la saison 2017/2018 connaisse un plus grand nombre de malades par rapport aux saisons précédentes. Il n’y a cependant rien d’anormal jusque-là», assure le Dr Pierre Weicherding, médecin chef de la division de l’Inspection sanitaire du ministère de la Santé.
Ce dernier constate par ailleurs un léger retard dans l’apparition de l’épidémie. «La saison passée, elle avait fait son apparition un peu plus tôt : en décembre, avec un pic en janvier.»
En cause, des températures plus douces? «Il est vrai qu’autrefois on avait tendance à penser que l’épidémie se déclarait lorsqu’il faisait un peu plus chaud dehors, aux alentours de 10 °C. Mais en fait, il n’y a pas vraiment d’explications à ce jour.»
Plusieurs hypothèses ont été avancées (système immunitaire ou muqueuses affaiblies, regroupements humains plus fréquents), mais aucune n’a vraiment été concluante.
Un nouveau virus chaque année
Baptisé Influenza, le virus de la grippe se décline en trois types : A, B et C (ce dernier étant très rare). Le plus fréquent est le type A, lui-même catégorisé en sous-types. «En Europe, le virus H1N1 est le plus fréquent. Les États-Unis, qui connaissent actuellement une véritable pandémie, sont, eux, touchés par une autre forme : le H3N2.»
«La grippe est un virus humain, qui ne circule qu’entre les humains», rappelle le Dr Weicherding. Quid de la pandémie de grippe porcine de 2009? «On l’a nommée ainsi après avoir remarqué une ressemblance génétique avec le virus Influenza du porc.»
Si les transmissions de l’animal à l’homme sont absolument exceptionnelles, le problème avec les virus, c’est qu’ils se multiplient et peuvent changer de séquence génétique très rapidement. Le virus de la grippe, par exemple, change légèrement chaque année. C’est pour cette raison qu’il est recommandé de se faire vacciner tous les ans.
«Malheureusement, on ne sait jamais quel type de virus va surgir, déclare le Dr Weicherding. Notre atout est d’avoir développé des techniques permettant de l’isoler et de créer un vaccin assez rapidement, si on parvient à le récolter suffisamment vite. On estime toutefois qu’un nouveau type apparaît tous les 10 ou 20 ans.»
Le problème avec la grippe étant par ailleurs sa capacité de transmission ultrarapide, par inhalation ou contact indirect avec des gouttes d’eau infectées (issues des postillons, toux, éternuements).
«Le pire scénario serait que l’être humain soit infecté par un mélange de deux types différents de grippe, créant un nouveau virus puissant susceptible de provoquer une pandémie. Par exemple, la combinaison d’un virus type Ebola doté de la rapidité de transmission de la grippe – une catastrophe!»
Retrouvez l’intégralité de l’article dans votre Quotidien du mercredi 7 février.
Tatiana Salvan