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La francophonie débarque au Luxembourg pour son jubilé


Le président de la Chambre des députés, Mars Di Bartolomeo, présidera cette session de l'APF, qui se tiendra au Kirchberg de jeudi à mardi prochains. (Photo : Archives LQ)

Le Grand-Duché accueillera à partir de jeudi la 43e session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie qui célèbre ses 50ans. Le pays hôte a choisi de parler diversités linguistique, culturelle et d’identité(s).

L’APF se retrouvera à Luxembourg du 6 au 11 juillet pour une session de travail. À l’occasion de son jubilé, une rue de la Francophonie sera également inaugurée à Gasperich.

C’est à Luxembourg en 1967 que l’Association internationale des parlementaires de langue française fut créée et son premier président, Victor Bodson, également président de la Chambre des députés, resta à sa tête jusqu’en 1972. À cette époque, les débats se déroulaient encore en français dans l’enceinte du Parlement luxembourgeois. L’actuel président est Aubin Minaku Ndjalandjoko, président de l’Assemblée nationale de République démocratique du Congo.

Si le luxembourgeois s’est imposé à l’oral, la langue législative reste toujours le français. Justement, pour cette 43e session qui célèbre à cette occasion le 50e anniversaire de cette association devenue Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) en 1998, la section luxembourgeoise a choisi comme thème du débat général : «Diversité linguistique, diversité culturelle, identité(s)». Un sujet que les parlementaires luxembourgeois connaissent bien, en particulier Mars Di Bartolomeo qui présidera cette session qui se déroulera à partir de jeudi et jusqu’à mardi prochain au centre de congrès européen de Luxembourg-Kirchberg.

Pour développer ce thème, les Luxembourgeois ont décidé d’en faire le discours inaugural du mardi 11 juillet, confié au Pr Louis Chauvel sur le thème «Sociétés francophones dans le monde de 2050; une génération de développement humain soutenable». L’orateur est professeur de sociologie à l’université du Luxembourg, directeur de l’Institut PEARL pour la recherche sur les inégalités socio-économiques (IRSEI).

Des commissions permanentes

Dans un deuxième temps, le débat général y sera consacré en partie également et permettra aux sections qui le souhaitent de partager leur point de vue et leur expérience sur le sujet. Trois grands sous-thèmes feront l’objet du débat : la Francophonie, vecteur de diversité linguistique; la dialectique des identités et la promotion des valeurs fondamentales de la Francophonie; consolider la diversité à travers la coopération interparlementaire.

Et de la diversité il y en a à revendre au sein de cette assemblée des Parlements francophones qui compte 83 sections réparties sur les cinq continents et qui ont répondu à la proposition initiale de Léopold Sédar Senghor qui lança l’idée en février 1966, un an avant la création de l’APF. «Ce sont les peuples qui, par l’intermédiaire de leurs élus, pousseront les gouvernements à aller de l’avant. Il faudrait réunir dans une association interparlementaire les Parlements de tous les pays où l’on parle le français», déclarait l’écrivain et ancien président sénégalais aujourd’hui disparu.

Depuis lors, l’APF adopte des résolutions «sur des sujets intéressant la communauté francophone», explique l’institution qui livre également des avis et formule des recommandations qu’elle soumet aux chefs d’État et de gouvernement lors des sommets de la Francophonie. «L’APF est également un acteur de la coopération interparlementaire francophone», précise le dossier de presse. À ce titre, elle dispose de plusieurs commissions permanentes dédiées aux affaires parlementaires, à l’éducation, la communication et les affaires culturelles, à la coopération et au développement et à la politique.

Il existe aussi le Réseau des femmes parlementaires qui a pour vocation «de promouvoir une meilleure participation des femmes à la vie politique, économique, sociale et culturelle, mais aussi de renforcer la place et le rôle des femmes dans les milieux politiques et parlementaires». Le Réseau parlementaire de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme créé par l’APF en partenariat avec Onusida et les assemblées régionales complètent les structures de l’APF.

Cette 43e session marque donc le cinquantième anniversaire de l’APF. À cette occasion, un ouvrage retraçant l’histoire de l’institution a été réalisé avec les éditions Gallimard. Il sera offert à tous les participants à Luxembourg. Une exposition illustrant les débuts de la Francophonie parlementaire et son évolution sera visible au centre de congrès européen de Luxembourg et une rue de la Francophonie sera inaugurée le dimanche 9 juillet au Ban de Gasperich, à Luxembourg.

Geneviève Montaigu