Depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement Bettel II, des évènements parfois tragiques sont venus rappeler son extrême fragilité. Cette majorité tient à un siège qu’il faut toujours pourvoir au plus vite.
Les séances plénières ont été annulées pour le reste de la semaine. Les députés sont encore sous le choc et personne ne se voit poursuivre les débats entamés la veille sur le PIB bien-être après l’annonce du décès d’Eugène Berger, le président de la fraction libérale, à l’âge de 59 ans. Les députés sont sous le choc et les hommages se sont multipliés sur les réseaux sociaux. L’heure est au recueillement.
Le président de la Chambre, Fernand Etgen, a salué dans un message la perte d’un homme «engagé et laborieux», un «ami» avant tout. Les prochaines sessions de la Chambre reprendront à partir du 4 février et, d’ici là, la majorité aura retrouvé son 31e siège. La disparition tragique et prématurée d’Eugène Berger est venue rappeler froidement la réalité d’une fragile majorité.
L’opposition s’était montrée conciliante en cette funeste période. Une plénière à la Chambre avec des projets de loi à évacuer sans majorité, ce n’est pas courant. Vu les circonstances, la majorité n’entendait pas tirer sur l’ambulance. Le règlement de la Chambre est clair, hormis le décès, la cessation définitive des fonctions résulte de la démission volontaire régulièrement acceptée, de la démission d’office ou des dispositions relatives à la limite d’âge.
La majorité ne disposait plus que de 30 sièges depuis l’admission d’Eugène Berger en soins intensifs la semaine dernière. C’est la dure réalité politique. Mardi, deux heures avant l’annonce de la disparition du chef de la fraction libérale, deux nouveaux députés ont prêté serment. Claude Lamberty est venu remplacer Joëlle Elvinger partie à la Cour des comptes européenne et Simone Asselborn-Bintz a pris la place du socialiste Alex Bodry qui siège désormais au Conseil d’État.
Depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement Bettel II, les changements à la Chambre des députés se succèdent. Les verts ont été obligés de renouveler du personnel en raison de l’état de santé du ministre Felix Braz. Un premier remaniement ministériel a fait entrer Henri Kox au gouvernement et Chantal Gary à la Chambre.
Six nouveaux députés
L’affaire Traversini, avec sa cabane de jardin, a forcé le député à démissionner de tous ses mandats et Semiray Ahmedova a fait son entrée au Parlement en octobre dernier. Les verts, déjà ébranlés par la disparition de Camille Gira en mai 2018, ont affronté des tempêtes depuis lors.
Les élections européennes ont envoyé Marc Angel siéger au Parlement européen, tandis que le tenant du titre, Nicolas Schmit, réalisait son souhait d’intégrer la Commission européenne. C’est Francine Closener qui était alors assermentée en décembre dernier. Puis c’est l’annonce du départ d’Étienne Schneider, ministre de l’Économie et de la Santé et surtout vice-Premier ministre, qui est venue ajouter des turbulences dans le cockpit. Le mois prochain, Franz Fayot quittera à son tour son fauteuil de député pour s’installer dans celui de ministre le 4 février et c’est normalement Cécile Hemmen qui devrait lui succéder.
D’autres assermentations sont donc à l’ordre du jour et il faudra également remplacer le défunt Eugène Berger. C’est l’échevin d’Esch-sur-Alzette Pim Knaff qui devrait prendre sa place. Le bourgmestre de la capitale des Terres Rouges, Georges Mischo, qui siège déjà à la Chambre, y trouvera du renfort.
La fraction parlementaire libérale aura un nouveau président. Le député de l’Est Gilles Baum prendra la succession d’Eugène Berger. Il devait initialement le remplacer en 2021, comme il avait été convenu en début de législature, mais les évènements tragiques ont bouleversé le calendrier.
Une cérémonie commémorative se déroulera la semaine prochaine, la date exacte n’a pas encore été fixée. Mais ce n’est pas uniquement à la Chambre des députés qu’Eugène Berger sera remplacé. Il était également conseiller de la commune de Roeser dirigée par le socialiste Tom Jungen. C’est Muriel Gauny qui devrait faire son entrée au conseil.
Un autre départ annoncé avant la fin de cette législature est celui de Gast Gibéryen. Le député ADR sera remplacé par Fred Keup, le meneur du «non» au référendum de 2015 sur le droit de vote des étrangers.
Tout compte fait, le gouvernement Bettel II a déjà vécu deux remaniements ministériels et la majorité parlementaire a connu six nouvelles assermentations en un an.
Geneviève Montaigu