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La faillite de Faber vue par les syndicats


Les syndicats n'acceptent pas les conditions de la faillite de l'imprimerie Faber. (Photo Fabrizio Pizzolante)

L’imprimerie Faber a fait aveu de faillite. Pour les syndicats, c’est la conséquence d’un laisser-aller des actionnaires qui n’ont jamais voulu investir.

Les syndicats n’avaient pas l’intention de communiquer, après l’aveu de faillite de l’imprimerie Faber, qui avait déposé le bilan le 29 octobre, la veille de la décision de la 2e chambre du tribunal de Luxembourg siégeant en matière commerciale. Mais hier, l’OGBL et le LCGB ont tenu à livrer leur version des faits, alors que les actionnaires ont semblé insinuer que cette faillite avait été rendue inévitable à cause du comportement des syndicats.

Ces derniers auraient refusé une réduction de la masse salariale qui aurait permis de sauver l’entreprise familiale centenaire accusant un retard de loyer se chiffrant à près d’un million d’euros. Une somme que l’imprimerie Faber devait à l’Immobilière Faber, une société appartenant aux mêmes actionnaires.

«Les affaires de famille ont précipité l’imprimerie dans la faillite», affirme Pit Schreiner, secrétaire syndical à l’OGBL, après avoir dressé l’état des lieux de l’imprimerie depuis 2009, année du premier plan de maintien de l’emploi négocié dans l’entreprise. «On a essayé de sauver l’imprimerie depuis cette date», soutient le syndicaliste. Un second plan de maintien de l’emploi a suivi en 2013, avec encore des mesures de chômage partiel et de formation.

Les syndicats étaient prêts à négocier un troisième plan en 2014, «mais la demande est arrivée trop tard et le comité de conjoncture manquait de données que seule la direction était à même de lui fournir», explique Pit Schreiner. Ce qui n’a pas empêché le ministre du Travail, Nicolas Schmit, en août 2014, de prolonger d’un mois le plan précédent, après la promesse, faite par la direction, de remettre les documents manquants. «Rien n’est jamais arrivé au comité de conjoncture», prétend le syndicaliste.

Les salariés, qui ont appris la faillite par la presse, ainsi que les reproches à peine voilés de la direction à leur encontre, estiment avoir suffisamment donné. «La famille n’a jamais voulu investir dans l’outil de travail. Il y a deux ans, elle nous disait que c’était François Faber qui bloquait tout, alors que lui indiquait que rien ne lui avait été soumis», raconte Pit Schreiner.

Geneviève Montaigu

Article à lire en intégralité dans Le Quotidien de ce mercredi 4 novembre