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La drogue tue moins au Luxembourg


Un garrot, une seringue et une dose de produit : le kit du toxicomane pour s'injecter sa drogue. (illustration AFP)

Les overdoses ont été divisées par six et les cas d’infections au VIH par cinq. C’est ce qui ressort du rapport national sur l’état du phénomène des drogues et des toxicomanies (RELIS).

C’est ce qui ressort du rapport national sur l’état du phénomène des drogues et des toxicomanies (RELIS). Ce rapport annuel cherche à «situer l’usage de drogues et d’acquisition illicite et ses corolaires au niveau national». Il énumère davantage qu’il n’explique. Il nous apprend notamment que le nombre de consommateurs à haut risque de drogues d’origine illicite est en baisse au Luxembourg. Ils seraient 2 250, soit 5,8 pour mille habitants de 15 à 64 ans. En 2000, le taux était de neuf. A l’époque, un des plus hauts de l’Union européenne.

Quand ils ne sont pas polytoxicomanes, ces consommateurs privilégient les opioïdes et l’héroïne en particulier. Cette consommation a toutefois tendance à diminuer au profit de la cocaïne et des mixtures à base de cette substance. Selon le rapport, la prise de substances par inhalation gagnerait du terrain par rapport à l’injection. 51% des consommateurs fréquentant des salles de consommation ont recours à cette technique jugée à moindre risque car elle contribue à une réduction du risque de surdoses et de diverses maladies infectieuses.

Quatre morts par overdose en 2018

Les chiffres sont d’ailleurs en très nette baisse. En 2000, 26 personnes sont décédées d’une surdose. Elles n’étaient plus que quatre en 2018. Alors qu’entre 2014 et 2016, le nombre de nouvelles infections au VIH augmentait (21 cas en 2016) en raison des injections de cocaïne, ces deux dernières années, seuls quatre nouvelles infections ont été observées en 2018. Idem en ce qui concerne les hépatites C qui elles aussi sont en baisse, même si les taux de prévalence restent élevés (61,3 %) parmi les usagers de drogues.

Le ministère de la Santé attribue cette forte baisse au bon fonctionnement des plans d’action nationaux en matière de drogues et de toxicomanies. Des plans qui incluent également l’offre de traitements. Ces derniers connaîtraient une hausse, indique le rapport, de même que le nombre de prises de contact auprès de structures d’aide (167 000 en 2018 et 150 937 en 2016). Autre élément encourageant, le nombre croissant de seringues stériles distribuées dans le cadre du programme national d’échange de seringues. En 2013, 190 257 ont été distribuées contre 492 704 en 2018.

Cannabis et cocaïne

Les personnes demandant une aide pour se sortir de leur dépendance sont majoritairement des hommes (76 %) de 38 ans en moyenne. Dix ans de plus qu’il y a 20 ans. La moitié d’entre eux est consommatrice d’opioïdes (52 % contre 82 % en 2008). Un nombre en baisse tandis que le nombre de personnes cherchant à décrocher du cannabis et de cocaïne aurait connu une tendance discontinue à la hausse.

La population en général consommerait moins de drogues que ses voisins et serait en dessous de la moyenne européenne. Les Luxembourgeois se sont au moins une fois laissé tenter par du cannabis à 23,3 % et par la cocaïne à 2,5 %, indique le ministère de la Santé. 27 % des adolescents de moins de 18 ans auraient consommé du cannabis au moins une fois. Il s’agit de la drogue la plus consommée à des fins récréatives (81 %), selon une enquête réalisée en 2018. La cocaïne arrive en deuxième position (13,9 %) et le MDMA – ou ecstasy – en troisième position (10 %).

La drogue est toujours bien présente au Luxembourg, même si les chiffres connaissent un recul grâce au travail fourni par les institutions et les associations.

Le Quotidien