La Chambre des fonctionnaires et employés publics a rendu son avis sur la réforme des pensions. Un avis très négatif.
La Chambre des fonctionnaires et employés publics (CHFEP) s’insurge contre la réforme des pensions. Dans son avis publié ce mardi, elle n’y va pas par quatre chemins : elle «réaffirme (…) ses réserves face à une refonte irréfléchie qui divise la société et remet en question les fondements du système existant (notamment le premier pilier), sur base d’hypothèses purement théoriques concernant un financement à long terme». Pour rappel, le texte prévoit une augmentation de la durée de cotisation de 8 mois à l’horizon 2030 pour ceux qui souhaitent bénéficier de la retraite avant leurs 65 ans, et la hausse du taux de cotisation de 24 % à 25,5 %.
Selon la Chambre, la «stabilité du système et les réserves importantes du Fonds de pension national» ne justifient pas à ce stade une réforme menée «de manière précipitée». Elle regrette aussi que cette réforme intervienne «après un simulacre de débat de plusieurs mois, (…) sans consensus parmi les partenaires sociaux».
La CHFEP met enfin en garde contre une mise en œuvre progressive de plusieurs petites réformes, qui pourraient, une fois cumulées, entraîner «des détériorations considérables, tant pour les actifs que pour les retraités», comme ce fut déjà le cas avec la réforme de 2012, précise-t-elle.
Le projet de budget pas si négatif
Dans son avis, la Chambre n’a pas que la réforme des pensions en ligne de mire. Elle regrette «vivement la montée du mépris pour les valeurs démocratiques, l’État de droit et les principes du dialogue social» et s’inquiète d’une tendance à la «surréglementation» qui restreint les droits et libertés – celles aussi des syndicats dans la fonction publique. «Il est totalement inacceptable qu’un État de droit viole ces libertés, garanties par un ensemble de textes nationaux et d’accords internationaux», fustige-t-elle, réclamant ainsi un renforcement légal de leur protection.
Toutefois, elle rend un avis moins négatif sur le projet de budget 2026. La Chambre se dit «favorable à une politique d’investissement qui profite au pays, à l’économie et à la population, surtout en ce qui concerne le maintien des prestations sociales et en faveur d’un service public qui fonctionne bien». Elle salue aussi l’intégration du «PIBien-être» ainsi que le futur plan d’action national contre la pauvreté. Mais elle appelle à «soutenir plus activement les personnes touchées par la pauvreté et de les impliquer directement dans l’élaboration des mesures sociales».
Enfin, en ce qui concerne la politique fiscale, la Chambre réclame une réforme «fondamentale» de l’impôt sur le revenu, incluant «une imposition des actifs en capital et des placements financiers, ainsi que l’augmentation des dépenses fiscalement déductibles pour les ménages», autrement dit un capital plus taxé et des dépenses prises en compte. Elle aimerait d’ailleurs que l’«adaptation automatique du barème fiscal au coût de la vie» soit rétablie et que soit possible un débat «sur la fiscalité du patrimoine en plus de la simple imposition des revenus».