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« La chambre rose » : Meisch condamne l’énoncé de maths aux relents homophobes


"Les manuels en question se trouvant actuellement en circulation seront retirés du marché", promet le ministre Claude Meisch. (photo Fabrizio Pizzolante)

Le député Franz Fayot (LSAP) s’est ému de l’énoncé d’un exercice de mathématiques à destination des élèves de 3e, qui dépeint une vision pour le moins homophobe. Jeudi, le ministre de l’Éducation nationale a dit partager cet émoi et condamner fermement le cliché véhiculé.

Dans le manuel « Clic & Maths 3e », édité en Belgique (Boeck) et adapté au programme scolaire luxembourgeois, « Xavier » et « Étienne » veulent peindre leurs chambres respectives en rose. L’un et l’autre s’interrogent sur la quantité de peinture nécessaire pour parvenir aux nuances des différentes teintes souhaitées…

Ainsi est posé le problème de calcul que les élèves doivent résoudre. Le choix des prénoms a interpellé le député socialiste, du fait de la référence implicite aux Premier ministre et Vice-Premier ministre. Dans une question adressée mercredi à Claude Meisch, Franz Fayot s’est enquis de savoir si « ce type d’énoncé véhiculant les pires stéréotypes homophobes a sa place dans un manuel scolaire luxembourgeois ».

Claude Meisch, que nous avons contacté jeudi, juge « cet énoncé des plus regrettables » et a tenu à le « condamner fermement ».

Des prénoms féminins à l’origine

Sur le fait qu’une telle absurdité ait pu passer au travers des mailles du filet des correcteurs, le ministre précise « l’instauration du groupe de travail en charge de l’adaptation de manuels de mathématiques belges et destinés aux classes de 3ème, 2ème et 1ère des sections E, F et G, la composition de ce groupe de travail, la mission de celui-ci ainsi que la grande majorité du travail accompli par celui-ci dans le cadre de l’adaptation des manuels en question, remontent à la législature 2009-2013 ».

Au départ, poursuit Claude Meisch, « une première version du manuel en question a été publiée en 2013, version dans laquelle l’énoncé de l’exercice en question n’avait pas été adapté par rapport à la version originale et comprenait deux prénoms féminins ».

C’est dans une deuxième version, publiée en 2015, que les prénoms féminins ont été remplacés par ceux de « Xavier » et « Étienne ». Souci pour le moins problématique : « Ces adaptations ont été réalisées par le biais d’un contact direct entre le groupe de travail luxembourgeois et la maison d’édition belge, sans passer par le SCRIPT » (Service de coordination de la recherche et de l’innovation pédagogiques et technologiques).

Les manuels seront retirés du marché

« Ce contact direct est à mes yeux inacceptable », tance le ministre, qui explique que de nouvelles procédures ont été mises en place en 2016 « afin d’éviter que les groupes de travail n’entrent en contact direct avec les maisons d’édition ».

Enfin, conclut-il, « il va de soi que l’énoncé incriminé sera changé et que les manuels en question se trouvant actuellement en circulation seront retirés du marché ».

LQ