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La CGFP appelle au dialogue social


Le secrétaire général, Romain Wolff, s'est insurgé contre la «politique de grignotage du gouvernement». (photo François Aussems)

La Confédération générale de la fonction publique (CGFP) a lancé lundi soir un appel au dialogue social, à l’occasion de sa 49e conférence des comités élargie.

Plusieurs centaines de fonctionnaires ont écouté le secrétaire général de la CGFP, Romain Wolff, qui leur a présenté son nouveau programme d’action, avant que les délégués de la confédération ne l’approuvent sous forme de résolution.

« Réactiver les tripartites »

Le rendez-vous avait été fixé au Parc Hôtel Alvisse de Luxembourg-Dommeldange. Des centaines de fonctionnaires ont commencé à y affluer, lundi, dès 17 h 30. Le président fédéral de la CGFP, Emile Haag, a d’emblée annoncé la couleur, en appelant le gouvernement au dialogue social. « Nous devons rester unis et, dans ce cadre, il faut que les tripartites soient réactivées », a-t-il déclaré devant un public entièrement conquis et acquis à sa cause.

De son côté, le secrétaire général de la CGFP, Romain Wolff, a minutieusement détaillé le «programme d’action» de la confédération qui tient sur 24 pages. La réforme dans la fonction publique et l’accord salarial y occupent bien évidemment une place prépondérante. Une résolution a d’ailleurs été adoptée dans ce sens, afin de graver dans le marbre l’intégralité des revendications du syndicat. «Les délégués de la CGFP exigent que les accords sur la réforme statutaire soient appliqués d’une façon correcte, c’est-à-dire à la lettre et à l’esprit de ce qui a été convenu, et non pas réinterprétés par le gouvernement», stipule notamment la résolution.

Les « laissés-pour-compte » et la « tactique du salami »

Par ailleurs, la CGFP a souhaité rendre hommage aux perdants de la réforme, à savoir ceux qu’elle qualifie de «laissés-pour-compte» : «Ceux-ci doivent être reconnus comme des cas de rigueur à traiter, non pas aux calendes grecques, mais aussi rapidement que possible.» Plus vindicatif que jamais, le secrétaire général, Romain Wolff, s’est également insurgé contre la «tactique du salami» ou «politique de grignotage du gouvernement». Selon ses termes, celle-ci «s’ingénie» à imposer des sacrifices supplémentaires à la fonction publique en réduisant voire en abolissant les acquis sociaux d’un certain nombre d’agents publics. Concrètement, la CGFP dénonce le paquet d’avenir du gouvernement et «la violation des accords conclus (de novembre 2014)».

Ne pas « brader » la nationalité

Plus fort encore s’avère être la prise de position de la CGFP vis-à-vis de l’obtention de la double nationalité. Dans ce contexte, la CGFP s’oppose, en effet, à ce qu’elle décrit comme étant «(des) velléités du gouvernement, après l’échec cuisant du référendum du 7 juin 2015, de prendre sa revanche en édulcorant les conditions légales d’obtention de la double nationalité». Sur ce point, les formules utilisées s’avèrent plus acerbes les unes que les autres. La CGFP évoque également le fait que le niveau de connaissance de «notre langue nationale» soit «bradé», alors que le luxembourgeois constitue «un élément clé de l’intégration à court et à long terme».

Réforme fiscale

Au niveau du dialogue social que le syndicat aspire à réactiver, les doléances sont claires comme de l’eau de roche : «(…) il doit devenir, à défaut de l’avoir été dans le passé pour l’adoption de certaines réformes majeures, une réalité concrète dans la mise en œuvre des réformes à venir.»

Par ailleurs, la réforme fiscale de 2017 n’a évidemment pas non plus été occultée. Dans ce contexte, les fonctionnaires s’attendent à une réduction du «déséquilibre» entre le poids des impôts qui incombent aux personnes physiques et ceux qui visent les collectivités.

Réfugiés : «éviter l’amalgame»

La confédération a également tenu à prendre position sur la question des réfugiés. «L’accueil à bras ouverts, dans la mesure des moyens disponibles, des victimes de la violence s’impose», estiment les cadres de la CGFP, qui ont également appelé à refuser l’amalgame entre terroristes et réfugiés.

Pas touche aux acquis sociaux

Enfin, au niveau social, la CGFP invite le gouvernement à redoubler d’efforts dans sa lutte contre le chômage et s’est prononcée pour le maintien de l’ajustement automatique des salaires aux variations de l’indice des prix à la consommation. Toute tentative future de démantèlement des acquis sociaux a également été balayée d’un revers de la main par le syndicat, qui a encore évoqué les problématiques des logements de fonction, la question du défraiement des frais kilométriques pour les déplacements des fonctionnaires et ce qu’il considère comme une «inégalité de traitement entre certaines carrières de la fonction publique».

En guise de conclusion, la CGFP a souligné que toutes ses revendications ont été faites au nom de la qualité des services publics et donc au au nom de la population.

Claude Damiani