Une nouvelle manifestation antirestrictions sanitaires et antivaccin a eu lieu samedi à Luxembourg. Les quelque 200 participants sont restés paisibles. Le mouvement est en nette perte de vitesse.
Début décembre, le soi-disant «rassemblement national» avait encore réuni plusieurs milliers de personnes. Le nombre de participants n’a cessé de diminuer au fil des semaines et des débordements qui ont éclaté en marge de ces défilés non déclarés.
Le coup de force de la police du 15 janvier, qui avait encerclé quelque 500 manifestants encore réunis sans avoir prévenu les autorités, a amené les organisateurs jusque-là anonymes à prendre contact avec les autorités et à respecter le périmètre défini à la suite des débordements antérieurs.
De 350 en date du 22 janvier, le nombre de militants est encore retombé pour atteindre 250 personnes samedi. La cause avancée par le nouveau collectif de citoyens qui a pris les choses en main : le mauvais temps et les quarantaines de bon nombre de manifestants, dont plusieurs des figures centrales du mouvement.
Et pourtant. Les personnes battant le pavé pour dénoncer les restrictions sanitaires et la vaccination contre le covid («Pour le libre choix vaccinal») ne comptent pas se laisser décourager. Au micro, Bruno S., un des 15 membres qui emmènent le collectif, a clamé que cela ne pouvait qu’aller mieux dans les semaines à venir.
«Nous devons rester ensemble pour faire avancer les choses. Chaque samedi, on sera mieux préparés. Si nous sommes plus nombreux, nous pourrons aussi défiler à d’autres endroits.» De plus, il y aurait des actions «qui se préparent en coulisses avec le concours de médecins et avocats, mais il est trop tôt pour en dire plus».
Désaccord entre groupements
L’idée du «Collectif de citoyens de différents groupes de l’opposition aux mesures sanitaires» est de réunir les différents mouvements, dont la Polonaise solidaire, également fidèle au poste samedi, avec une petite cinquantaine de manifestants.
Plus marquant est le désaccord avec le nouveau collectif. «Ils n’ont pas eu les c… et ne se sont pas tenus à ce qui a été convenu. Il était prévu de tenir des discours après les tunnels (NDLR : du boulevard Schuman)», s’est énervé Jean-Marie Jacoby sur les réseaux sociaux.
Dans l’autre camp, Ben S., à l’origine de la manifestation du 22 janvier, mais absent samedi, a, lui, affirmé avoir coupé les ponts avec le coorganisateur de la Polonaise.
Seuls ont donc défilé du Glacis à la place de l’Europe les 200 manifestants ayant suivi l’appel du collectif. La police, qui a encore déployé un important dispositif, est restée en retrait, se contentant d’accompagner le cortège.
Dans un premier temps, l’accès en direction du centre-ville, interdit aux manifestants, n’était même pas bloqué par les forces de l’ordre. Ce fut toutefois le cas au retour des manifestants vers le Glacis.
«On va tout renverser»
Devant la Philharmonie, des slogans bien connus ont été scandés : «Liberté», «Le pass vaccinal, on n’en veut pas» ou encore «Touchez pas aux enfants». Ont aussi été visés la presse et le Premier ministre.
«Xavier Bettel a peur. Il nous craint et ne se montre plus en public depuis que l’on a été devant son domicile», clame un orateur. «On va les avoir», lance une autre manifestante. Pour le reste, la manifestation est restée bruyante, mais paisible. Le trafic et la circulation du tram n’ont été que momentanément perturbés.
Si le collectif compte revenir lors des semaines à venir, les militants de la Polonaise solidaire ont déjà d’autres plans. Ils annoncent avoir créé un nouveau parti baptisé «Mir d’Vollek» («Nous le peuple»).
«Lors des élections de 2023, on aura nos listes et nous allons tout faire pour intégrer le gouvernement. Si on y entre, cela va péter, nous allons tout renverser», clame un militant.
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