En visite de travail ce week-end au Luxembourg, le secrétaire d’État américain, John Kerry, est revenu aux côtés de son homologue Jean Asselborn sur la lourde actualité internationale. L’attentat de Nice et le coup d’État avorté en Turquie ont dominé leurs discussions.
La première visite d’un secrétaire d’État américain au Luxembourg depuis 2005 a valu le détour. Avec la présence de John Kerry ce week-end au Luxembourg, de nombreux yeux étaient braqués sur le petit Grand-Duché. La communauté internationale attendait en effet avec impatience la première réaction publique du chef de la diplomatie des États-Unis après le coup d’État avorté dans la nuit de vendredi à samedi en Turquie.
FM #Asselborn welcoming @JohnKerry for his 2-day visit to #Luxembourg pic.twitter.com/Y4Hz1mU1KB
— Luxembourg MFA (@MFA_Lu) 16 juillet 2016
«La nuit dernière, au moment où j’ai quitté Moscou, j’ai parlé avec le président Obama. On était directement d’accord pour dire que les États-Unis soutiennent pleinement la démocratie et qu’on respecte les dirigeants démocratiquement élus», a-t-il souligné d’emblée après avoir été chaleureusement accueilli par le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn. «Je suis convaincu qu’on a besoin d’une démocratie viable en Turquie, sans violences et sans victimes. Au niveau de l’Union européenne on est prêt à soutenir la Turquie sur ce chemin», lui a emboîté le pas le chef de la diplomatie luxembourgeoise.
Soutien assuré à la Turquie
Avec quelques heures de recul, John Kerry a été obligé d’avouer que son pays a été «surpris» par la tentative de coup d’État. «Tout le monde a été surpris, y compris la population en Turquie. Quand vous préparez un coup, vous n’informez pas forcément vos partenaires de l’OTAN», a-t-il ironisé avant d’ajouter plus sérieusement : «Je dois dire, que le plan ne semble pas avoir été vraiment bien planifié et exécuté». John Kerry en encore tenu à souligner qu’«il y a plein d’autres moyens pour faire part de son mécontentement et pour propager ses idées».
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Lors du point presse tenu dans la cour du ministère des Affaires étrangères en compagnie de Jean Asselborn, le secrétaire d’État a également annoncé que son pays était prêt «à apporter son soutien à la Turquie pour mener l’enquête» sur ce coup d’État avorté. Aucune demande pour extrader l’opposant Fethullah Gülen, accusé d’avoir fomenté le putsch, n’aurait encore été formulé. Tout en espérant que les «choses vont rester calmes dans les heures à venir», John Kerry a finalement tenu à exprimer «toute sa sympathie pour les familles des victimes».
Hommage aux victimes de Nice
Après avoir évacué le lourd chapitre turque, John Kerry et Jean Asselborn sont partis à pied rejoindre la Place de la Constitution pour y déposer des fleurs en mémoire des victimes de l’attentat de Nice. L’ambassadeur de France au Luxembourg, Guy Yelda, attendait l’invité de marque en compagnie des ministres Pierre Gramegna et Félix Braz ainsi que de la députée-maire de Luxembourg, Lydie Polfer.
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Une minute de silence est venu couronner la petite cérémonie en présence de très nombreux badauds, venus admirer le haut représentant des États-Unis. John Kerry n’a d’ailleurs pas hésité d’échanger quelques mots avec des touristes américains, présents samedi à Luxembourg.
During LU visit, @JohnKerry & FM #Asselborn w/ @gouv_lu pay respects & show solidarity with victims of #NiceAttack. pic.twitter.com/1Sv1clGomI
— Luxembourg MFA (@MFA_Lu) 16 juillet 2016
Balade à vélo
La première journée de la visite de travail de John Kerry s’est clôturée avec un moment de détente. Jean Asselborn l’a en effet invité à découvrir les alentours de son village de Steinfort lors d’une petite randonnée à vélo. Dimanche, John Kerry va rencontrer le Premier ministre, Xavier Bettel, avant de se rendre ensemble avec le chef du gouvernement luxembourgeois au cimetière militaire de Hamm.
David Marques
(Cliquez sur la photo pour découvrir notre diaporama sur la visite de John Kerry au Luxembourg)
Est-ce une impression ou ne dites-vous pas tout?
Il me semble clair qu’en ces temps troublés par le terrorisme, le secrétaire d’état U.S. aux affaires étrangères a bien « d’autres chats à fouetter » qu’une « simple » visite de courtoisie au Grand Duché. Il doit donc y avoir des enjeux sous cette bonne humeur au soleil (Dans quel autre pays J.KERRY prendrait la liberté (et le risque) d’une balade à vélo?).
Mais qui a accès aux secrets géopolitiques? En tout cas, pas nous, lecteurs du quotidien. Mais je préfère ce silence aux élucubrations de pseudo-spécialistes!