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Justice : le dernier combat de Jean-Claude Wiwinius


Jean-Claude Wiwinius bien entouré. Il avait à sa droite le Premier ministre Xavier Bettel et, à sa gauche,le procureur général d'État, Martine Solovieff, et le ministre de la Justice, Félix Braz. (Photo : Editpress)

Jean-Claude Wiwinius a été installé en tant que président de la Cour supérieure de justice. Il a affirmé qu’il mettrait toute son énergie dans cette fonction, au nom de l’indépendance du pouvoir judiciaire.

À la suite de sa prise de fonction, le 2 août dernier, Jean-Claude Wiwinius, a officiellement été «installé» en tant que nouveau président de la Cour supérieure de justice au cours d’une audience solennelle qui s’est déroulée jeudi à la Cité judiciaire.

Indépendance de la justice et séparation des pouvoirs : ces deux concepts interdépendants, chers au nouveau président de la Cour supérieure de justice, Jean-Claude Wiwinius, se retrouveront au cœur du dernier mandat du successeur de Georges Santer. Fervent défenseur de la création d’un Conseil national de la justice, Jean-Claude Wiwinius, s’attachera, outre la gestion des affaires courantes de la Cour supérieure de justice, à poursuivre son combat, à savoir celui de garantir l’indépendance du troisième pouvoir, le judiciaire, propre à toute démocratie représentative et État de droit, selon l’illustre œuvre de Montesquieu, De l’esprit des lois.

Le nouveau président de la Cour supérieur de justice reconnaît volontiers que «les trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) sont complémentaires et, en ce sens, il n’y aura jamais une complète séparation des pouvoirs». La nuance s’explique par le fait que «ces trois pouvoirs entretiennent des rapports d’interdépendance ou de convergence».

Dans le même sens, Jean-Claude Wiwinius estime que l’«on peut relever que, d’un côté, le pouvoir judiciaire doit s’en remettre aux deux autres (NDLR : pouvoirs) pour lui fournir des moyens et des services, mais que, d’un autre côté, il est important également que les juges participent aux débats sur la politique judiciaire nationale».

Marqué par les purges d’Erdogan

Toujours dans cet esprit, le nouveau président de la Cour supérieure de justice, et aussi président de la Cour constitutionnelle, juge qu’«il doit donc y avoir un climat de respect mutuel et, dans l’idéal, une certaine harmonie (entre les trois pouvoirs)». De surcroît, il est d’avis que le concept même de l’indépendance du pouvoir judiciaire «devrait être consacré dans la Constitution».

Ce serait alors son dernier combat, puisqu’il pourra faire valoir ses droits à la retraite au terme de son mandat de cinq ans. Mais Jean-Claude Wiwinius s’inscrit également dans l’actualité brûlante. Le putsch manqué en Turquie, à la mi-juillet, semble, en effet, avoir profondément marqué le magistrat.

Il s’attarde ainsi sur «la purge qui a vu près d’un tiers des magistrats être démis de leurs fonctions, être dépossédés de leurs biens ou même être mis en détention, sans aucune procédure préalable».

Enfin, Jean-Claude Wiwinius visera, au cours de sa dernière mission de «service public que représente la justice», comme il s’est attaché à le rappeler, à accroître la transparence et la visibilité de la justice, par le biais, notamment, du service de presse et de communication de l’administration judiciaire.

Claude Damiani