La commémoration officielle de la journée nationale de la Résistance a donné lieu, hier, à d’émouvants hommages religieux, militaire et civil.
La ministre de la Famille et de l’Intégration, Corinne Cahen, a représenté le gouvernement lors de la Journée nationale de la Résistance hier. (Photos : François Aussems)
La journée d’hier était placée sous le signe de la Résistance. Les autorités et la population luxembourgeoises ont en effet salué la mémoire de tous les résistants, qui ont payé de leur vie leur lutte contre le joug nazi durant la Seconde Guerre mondiale.
Qu’ils se soient sacrifiés dans les camps ou dans les geôles allemandes du IIIe Reich, tous ont été mis à l’honneur, sans distinction, en réponse à un devoir de mémoire collectif. Une pensée plus particulière est allée aux 23 chefs de la Résistance qui ont été fusillés le 25 février 1944 dans les bois de Hinzert, près de Trèves, qui abritaient un camp de concentration SS. Sans omettre les victimes de la répression de la grève générale du 31 août 1942, assassinées à Hinzert au cours du mois suivant.
La première journée nationale de la Résistance a été célébrée en 1997 et il a été officiellement acté, sur décision du Conseil national de la Résistance, que cette commémoration aurait lieu tous les ans. Organisée par le Comité directeur pour le souvenir de la Résistance, la journée s’est déroulée en deux temps.
> Cortège en direction du cimetière Notre-Dame
Après une messe célébrée en la chapelle du Glacis, un cortège s’est formé au niveau de la très symbolique allée des Résistants-et-des-Déportés. Plusieurs personnalités politiques avaient pris place dans le cortège : la ministre de la Famille et de l’Intégration, Corinne Cahen, le président de la Chambre des députés, Mars Di Bartolomeo, la présidente du Conseil d’État, Viviane Ecker, ou encore l’échevine de Luxembourg Colette Mart.
L’archevêque de Luxembourg a lui rejoint le cortège en compagnie du grand rabbin, Alain Nakache, et du pasteur de l’Église protestante, Volker Strauss. Le cortège s’est alors mis en marche et a pénétré dans le cimetière Notre-Dame du Limpertsberg pour se rendre devant la Croix de Hinzert. Parée des couleurs du Grand-Duché, elle était entourée de quatre couronnes de fleurs posées là par le gouvernement, la commune de Luxembourg, la Chambre des députés et le Conseil d’État.
Après une intervention effectuée par deux lycéennes, un hommage interreligieux associant catholiques, juifs et protestants s’est tenu. Les représentants des trois religions ont livré un double message, l’un en honneur de la Résistance, l’autre dénonçant l’injustice, la haine et l’intolérance des étrangers.
L’archevêque de Luxembourg, Jean-Claude Hollerich, a mis en exergue le courage des résistants de Hinzert, « qui se sont levés contre l’injustice et ont payé de leur sang leur volonté d’un Luxembourg libre ». Avant d’honorer les citoyens juifs qui ont perdu la vie à cause de la collaboration et d’appeler « à être fort contre tout antisémitisme ».
Le pasteur de l’Église protestante a lui invité à se tourner vers Dieu et appelé à ce que ces évènements dramatiques « nous renforcent » et à ce que « nous puissions bien vivre en communauté ». Enfin, le grand rabbin, Alain Nakache, a lui cité une prière en hébreux, après avoir imploré « la force de renouveler le combat, quand les ombres noires se relèvent ». Les personnalités politiques se sont alors chacune recueillies solennellement devant leurs couronnes de fleurs respectives.
Différentes associations ont également été mises à l’honneur devant la Croix de Hinzert, par lesquelles l’Amicale Hinzert ou encore l’Œuvre des pupilles de la nation. La fin de la cérémonie a été marquée par la sonnerie aux morts et par une allocution d’Albert Hansen, président du Comité directeur pour le souvenir de la Résistance, qui a salué le « courage des résistants ». Puis l’Ons Heemecht a été entonnée et la traditionnelle ronde autour des tombes a été effectuée.
De notre journaliste Claude Damiani