À 26 ans, la jeune élue luxembourgeoise de Steinsel, jamais à court de nouveau projet, intègre le programme «Leaders» de la fondation Obama : une reconnaissance qui vient couronner des années d’engagement.
Depuis l’annonce de sa nomination, Jana Degrott, première Luxembourgeoise à faire partie des «Leaders» de la fondation Obama, croule sous les sollicitations.
Qui sont les «Obama leaders»?
Au sein de la fondation Obama, organisation à but non lucratif créée en 2014 par l’ancien président des États-Unis, Barack Obama, et sa femme Michelle, le programme «Leaders» consiste à identifier, aux quatre coins du monde, des personnalités émergentes qui œuvrent en faveur du bien commun, et de les mettre en réseau.
Tous ces acteurs du changement bénéficient d’un élan important pour leurs actions tandis que le programme, d’une durée de six mois, vise à renforcer leurs compétences en leadership via des ateliers et l’appui d’un coach.
La première promotion 2022 pour la région Europe compte ainsi 36 leaders âgés de 24 à 40 ans, issus de 24 pays européens. D’autres leaders sont également nommés en Afrique et en Asie-Pacifique.
Une vraie reconnaissance pour cette étudiante en droit au CV long comme le bras dont l’engagement politique remonte à plus de dix ans, alors qu’elle est encore lycéenne : «A l’école, on apprenait des quantités de choses par cœur, sans aucun débat. J’étais tellement frustrée! J’ai décidé de devenir membre du Parlement des jeunes, et ça a été un déclic.»
Et dès sa première participation, elle étonne par son aisance : «Je pensais que ce n’était pas pour moi tout simplement parce que je n’avais jamais vu personne qui me ressemblait en politique», analyse-t-elle avec le recul, alors que rien ne la prédisposait à une carrière dans la sphère publique.
«J’avais enfin la sensation d’être à ma place»
Jana grandit entre l’Allemagne, où ses parents se sont rencontrés, et le Bénin, où son père, luxembourgeois et ingénieur civil dans le domaine de la sécurité des chantiers, assure une mission professionnelle.
Elle a 7 ans au moment où sa famille s’installe définitivement au Grand-Duché, à Schifflange puis à Steinsel. Elle s’intègre rapidement, encouragée par sa mère, togolaise, qui consacre tout son temps à son plus jeune fils, autiste et handicapé. «C’est grâce à elle que je suis si forte», sourit Jana.
Elle s’épanouit quelques années au Parlement des jeunes avant que l’appel de l’Europe ne devienne plus fort : la jeune hyperactive postule alors au Parlement européen des jeunes dont les sélections ont lieu en Grèce. Elle s’envole seule vers Thessalonique, à la rencontre de 150 lycéens qui, comme elle, veulent faire bouger les lignes.
Elle a tout juste 18 ans : «J’en garde un souvenir incroyable. Une semaine à parler politique, à découvrir d’autres cultures, à mesurer mes privilèges aussi. J’avais enfin la sensation d’être à ma place.»
Loin des standards de réussite
Deux ans plus tard, la voilà elle-même aux manettes de la session de sélection organisée à Luxembourg. Un challenge qu’elle relève avec brio, espérant encourager d’autres jeunes à s’engager dans le processus démocratique : «Je voulais leur dire « Viens, écoute, fais partie du débat« car ce n’est pas seulement notre futur qui se joue, c’est aussi notre présent.»
Un engagement qui prend sa source dans son métissage, elle qui estime n’avoir jamais correspondu aux standards de réussite, mais aussi dans son histoire familiale.
«Ce qui me pousse, c’est que je veux laisser un monde plus juste que je ne l’ai trouvé. Et je pense toujours à mon petit frère, qui ne peut pas faire tout ça… J’ai envie de m’engager pour les minorités, et aussi pour ceux qui vivent avec un handicap.»
Repérée par Anne Brasseur, elle débarque au DP
Sa personnalité atypique et son talent ne tardent pas à attirer l’attention : la députée et ex-ministre Anne Brasseur lui propose de rejoindre le DP. Sans hésiter, Jana se présente aux élections communales de 2017 dans sa ville et remporte un siège.
Alors qu’elle entre en première année de droit à Bruxelles, la jeune élue prend à cœur cette mission au service des citoyens : «J’apprends énormément, même s’il y a certaines frustrations puisque nous sommes dans les rangs de l’opposition.»
Malgré un joli score un an plus tard aux législatives sur la liste conduite par le Premier ministre, le mandat de député lui échappe. Jana poursuit donc ses multiples engagements au niveau européen et international tout en se concentrant sur ses études avec déjà un autre projet en tête.
Imposer de nouveaux role models
Début 2020, elle se lance ainsi dans l’entrepreneuriat social, avec la plateforme We Belong Europe, dotée d’un podcast et d’un service de consultance au service de l’inclusion dans les entreprises et institutions.
«On met en scène de nouveaux modèles, pour faire en sorte que les jeunes ne ressentent pas ce que moi j’ai ressenti. On travaille aussi sur un documentaire qui suit des femmes de couleur en Europe.»
Et c’est précisément cette plateforme qui va taper dans l’œil de la fondation Obama alors qu’une activiste espagnole est à l’origine de la candidature de Jana.
«Je n’y ai pas vraiment prêté attention, j’ai rédigé une lettre de motivation à la va-vite… et puis, en novembre dernier, alors que je revenais du Conseil de l’Europe, je reçois un mail dans le TGV. J’étais sélectionnée», résume-t-elle, les yeux écarquillés.
Et, dans la foulée, un tweet de Barack Obama, himself :
Congrats to our newest cohort of @ObamaFoundation Europe Leaders! These bright, innovative young people are tackling the most pressing issues in their communities, and I can’t wait to see what they can do together. https://t.co/MwyB6jPru2
— Barack Obama (@BarackObama) January 18, 2022
Les élections en ligne de mire
Ce coup de projecteur inespéré, Jana compte bien le mettre à profit de We Belong Europe, dont la visibilité comme la crédibilité viennent de passer dans une toute autre dimension : «On reçoit énormément de soutien. Je crois que c’est le début de quelque chose d’intéressant! Ce projet me tient tellement à cœur, je vais m’y consacrer pleinement cette année.»
Autre échéance à venir : les communales et les législatives de 2023, avec un premier mandat de député à la clé, histoire de peser pour de bon. «Je veux être là, dans ces espaces démocratiques, pour les femmes, pour les jeunes, pour les personnes de couleur. Mais plus important encore, je dois trouver le moyen de leur ouvrir ces espaces», assène-t-elle.
Cette année, Jana décrochera son diplôme mais ne sait pas encore exactement vers quoi s’orienter. Il faut dire que pour une simple étudiante, elle cumule déjà pas mal de jobs : «En fait, j’ai trop de travail pour avoir le temps de chercher un travail», ironise-t-elle, même si quelque chose nous dit qu’avec son profil, elle n’aura certainement pas à chercher bien longtemps.
Bio express
- 1995 : Naissance à Munich.
- 2010 : Membre du Parlement des jeunes du Luxembourg.
- 2014 : Membre du Parlement européen des jeunes.
- 2016 : Vice-présidente du Parlement européen des jeunes. Organisatrice de la 3e session de sélection nationale du Parlement européen des jeunes au Luxembourg. Fondatrice de l’association #BeHuman Luxembourg.
- 2017 : Conseillère communale DP à Steinsel. Membre du Conseil national des jeunes du Luxembourg.
- 2018 : Déléguée Jeunesse pour le Luxembourg au Conseil de l’Europe. Étudiante en première année de bachelor en droit international et droit public à Bruxelles.
- 2019 : Contributrice au Forum des jeunes de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
- 2020 : Fondatrice et directrice de campagne de la plateforme We Belong Europe.
- 2021 : Ambassadrice du Luxembourg auprès de One Young World. Conseillère au sein de la fondation Apolitical. Créatrice et animatrice du podcast «Wat leeft?» pour le Lëtzebuerger Journal.
- 2022 : Leader pour la région Europe au sein de la fondation Obama. Étudiante en dernière année de master en droit international et droit public à Bruxelles.
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Yes, she can not! Speak properly, represent her party, think logically…
Deck Schnëss an neischt derhannert. Comment les gens de Steinsel peuvent élire une petite jeune dp, sans qualifications et même pas d’ études terminées, qui défend Bettel avec 1 DEA copié du début à la fin, sandaleux et nocif au pays? ça promet…
Elle a tenu des propos inadmissibles et incroyables dans rtl.lu Kloertext, forme et contenu scandaleux! Elle a coupé la parole à des députés présents, et au professeur uni.lu spécialiste en droit constitutionnel. Melle a défendu (!) Bettel avec son plagiat 96% !!! Qu’elle termine au moins ses études éternelles, avant de crier haut et fort n’importe quoi. Quo vadis Lëtzebuerg?