Les inondations causées par les deux ouragans ont pu être évaluées grâce à des cartes créées en temps réel grâce à un algorithme développé par le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST).
Pour apporter la meilleure aide possible aux sinistrés, il convient d’avoir un maximum d’informations sur la situation sur le terrain. Partant de ce principe, le LIST développe plusieurs années un algorithme permettant de cartographier en temps réel les zones inondées partout sur le globe, grâce à des images satellites radars. L’objectif est de parvenir à relever automatiquement les surfaces d’eau des représentations satellitaires. «Cette méthode revêt un grand intérêt pour les professionnels de la gestion des inondations, car elle permet d’obtenir rapidement des cartes des étendues inondées très utiles pour mieux surveiller et prédire les crues», explique l’institut dans un communiqué diffusé jeudi.
L’efficacité de l’outil lui a permis d’être intégrer à la plate-forme Grid Processing on Demand de l’Agence spatiale européenne (ESA). Une exposition qui permet aux chercheurs (et pas uniquement ceux du LIST) d’accéder rapidement aux images acquises par l’ESA.
Le LIST met également au point de nouvelles applications. L’une d’elles, appelée Mosquito, permet «d’améliorer la fiabilité des outils de cartographie des inondations en milieu urbain», explique le LIST. Un second, Sapsan, «a pour mission de générer une archive mondiale des cartes des inondations observées par le satellite Envisat de l’ESA de 2002 à 2012». Enfin, Publimape «vise à combiner cartes d’inondations satellitaires et informations extraites des réseaux sociaux afin de mieux caractériser les zones touchées et d’améliorer les modèles de prévision des crues». L’ensemble de ces applications permet au LIST d’être à la pointe en ce qui concerne la production de ces cartes spécifiques.
Gérer au mieux la catastrophe et prévenir les prochaines
Après le passage d’Irma et Harvey, les États-Unis ont fait appel au Global Flood Partnership (GFP), un cadre de collaboration entre organisations scientifiques et gestionnaires d’inondations catastrophiques à travers le monde, afin de développer des outils d’observation et de modélisation des inondations. Les membres du LIST à l’origine des travaux portant sur cet algorithme font partie de ce réseau. «En faisant appel au GFP, les autorités américaines ont utilisé les cartes extraites grâce à l’algorithme», explique-t-on à Belval.
Grâce à l’expertise avérée du List, les autorités outre-Atlantique ont ainsi pu avoir une vue générale des zones touchées par les inondations. Ces cartes ont notamment été publiées sur le Dartmouth Flood Observatory mis en place par l’université du Colorado et sont mises à la disposition de la Federal Emergency Management Agency (FEMA). Elles permettent de gérer de manière optimale les différentes phases de la catastrophe, mettent en évidence les zones les plus touchées et permettent de planifier des mesures de protection pour réduire le risque.
Le Quotidien