Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Un sondage TNS-Ilres dénommé «Vivre ensemble au Luxembourg» a été présenté, ce jeudi matin, pour les 40 ans de l’Association de soutien aux travailleurs immigrés (Asti).
Les résultats qui en ressortent sont plutôt positifs pour l’ONG, qui indique toutefois, par la voix de son porte-parole, Sergio Ferreira, que «le combat continue.» Pour étayer ses propos, Sergio Ferreira évoque « des résultats plutôt confortants pour l’Asti» et notamment le sentiment d’appartenance généralisée exprimé au cours du sondage. En effet, 87 % des étrangers résidents disent se sentir citoyens du Luxembourg, et 2/3 des personnes n’ayant pas la nationalité, se sentent quand même Luxembourgeois. Pour Sergio Ferreira, «ces résultats confortent certainement notre perception par rapport au sentiment d’appartenance, et au sentiment qu’il y a quand même une certaine cohésion sociale effective. »
Un désenchantement par rapport à la politique…
Par contre, pour ce qui relève de la participation politique, « il y a des résultats un tout petit peu décevants, mais auxquels on s’attendait peut-être déjà », indique le porte-parole de l’association, en mettant en lumière « une évolution existant depuis pas mal d’années, à savoir celle traduisant un désenchantement et d’un éloignement des citoyens par rapport à la politique, par rapport à la politique et ce, partout en Europe. Ce phénomène est en effet perceptible à travers plusieurs résultats du sondage : les sondés pensent que cela ne changerait pas grand-chose, s’il y avait davantage – ou moins – qui se rendent aux urnes. Cela dit, l’Asti continue à penser que les participations politique et démocratique sont fondamentales dans un pays comme le nôtre et cela montre aussi qu’il a un besoin de discuter ensemble, et de faire participer aussi bien les Luxembourgeois et les étrangers aux tables de discussion sur l’intégration, sur l’immigration…car si la majorité s’éloigne de la participation démocratique, alors la démocratie, elle-même, est en danger.» De manière générale, «le combat continue », donc pour l’Asti qui se réjouit tout de même qu’il n’y ait pas de clivage extrême au sein de la société luxembourgeoise, entre étrangers et Luxembourgeois. «L’Asti va donc continuer son travail sur le terrain et taper à la porte des politiques pour leur soumettre nos propositions », assure Sergio Ferreira.
…mais une volonté de vivre ensemble, tranquillement et en paix !
Pour l’ONG, la conclusion principale du sondage est que « les gens s’en fichent un peu des concepts juridiques nationalité, idéologiques, conceptuels…je pense notamment à la nationalité et à son acquisition. Pour eux, la démocratie et l’intégration se vivent tous les jours. C’est-à-dire que les gens veulent vivre ensemble, tranquillement, en paix, en sécurité, avec une certaine dignité, avec certains moyens économiques, et le fait que les étrangers votent – ou pas – et sous quelles conditions, n’est pas très important aux yeux des sondés. En effet, ce qui comptent pour les gens, c’est la vie de tous les jours, leur famille…», analyse en guise de conclusion le porte-parole de l’Asti.
Claude Damiani
