Le collège médical craint un plan alternatif et le décrit dans un courrier qu’il adresse au CA des hôpitaux Robert-Schuman qui pourtant soutient toujours le concept médical initial. Le tout est de savoir combien de temps encore vont circuler les rumeurs autour de l’avenir de la clinique Zitha que l’on croyait scellé dans le concept médical déposé au ministère de la Santé en novembre 2014. Si c’est toujours le cas, la direction des HRS aurait tout intérêt à sortir de son silence.
La direction des hôpitaux Robert-Schuman garde le silence. « Nous ne faisons pas de commentaire », a répondu une responsable du service communication, porteuse d’un message bref et clair, mais qui ne désépaissit pas le brouillard qui entoure désormais l’avenir de la clinique Zitha au sein des hôpitaux Robert-Schuman, après une fusion qui a donné naissance – au forceps – à un concept médical déposé au ministère de la Santé en novembre 2014.
Ce concept médical, appelé «Scénario 2+», est sujet à rumeurs dans la mesure où certains lui prêtent des modifications qui s’éloigneraient de la répartition des services entre les trois sites géographiques du groupe telle qu’arrêtée dans le scénario de base. Dans un courrier adressé au président du conseil d’administration des HRS, Frank Wagener, et dont Le Quotidien a obtenu une copie, le collège médical de la clinique Zitha demande «dans un souci de préservation de la qualité des services médicaux des hôpitaux Robert-Schuman, et dans le but de préserver la santé publique, que le conseil d’administration des HRS confirme de manière irrévocable et péremptoire la réalisation du « Scénario 2+ » tel qu’initialement approuvé par le même conseil d’administration». Ce message-là est clair aussi.
Tout aussi limpide, la dernière note de la direction des HRS adressée au conseil d’administration le 3 juillet dernier informant que «les travaux de rapprochement médical connu sous le terme « 2+ » continuent d’avancer à un bon rythme et que ce scénario reste la base des travaux en cours!», nous révèle un proche du dossier. Il poursuit la lecture de la note : «Le conseil d’administration et la direction se penchent actuellement en détail sur les composantes organisationnelles et structurelles dans l’intérêt du patient.»
Un conseil d’administration du 13 juillet, soit 4 jours avant l’envoi du courrier du collège médical de la clinique Zitha, n’avait rien remis en cause. Au contraire, ses membres apprenaient avec soulagement que les travaux d’extension et de modernisation de la clinique Zitha avançaient eux aussi du côté de la rue d’Anvers.
Malgré tout, le collège médical n’est pas rassuré. Dans sa lettre co-signée par le président, Marco Hirsch, et le secrétaire, le docteur Bernard Faber, le collège médical croit savoir qu’«un plan alternatif prévoirait qu’à terme, le site de la ZithaKlinik ne pourrait plus proposer que les services de psychiatrie, d’ophtalmologie, de chirurgie plastique, de petite chirurgie vasculaire et de dentisterie ainsi que de gériatrie, les autres services seraie nt rapatriés à l’hôpital Kirchberg».
Opposition ou soutien ?
Alors que, d’un côté, on estime que les travaux d’investissements suivent tranquillement leur cours, de l’autre on note que «les revirements incessants concernant la mise en pratique du « Scénario 2+ » bloquent actuellement les investissements nécessaires, pourtant votés par le Parlement, devant moderniser et mettre aux normes les infrastructures de la ZithaKlinik. Cette situation risque d’entraîner la disparition de l’offre de médecine aiguë au centre de la Ville de Luxembourg», écrit le collège médical.
Attachés au statut d’hôpital général, les médecins de la clinique Zitha confirment à l’unanimité leur «soutien absolu» à la réalisation du «Scénario 2+» et maintiennent leur «offre de collaboration constructive pour l’implémentation dudit projet». Mais rejettent catégoriquement «le projet alternatif présenté et ce notamment dans un souci de préservation de l’offre et de la qualité de la santé publique».
Sur ce projet alternatif, la direction refuse catégoriquement de s’exprimer. Mais depuis la réception du courrier, le directeur des HRS, le Dr Paul Wirtgen, a essayé de rassurer les médecins du Kirchberg. Selon l’un d’eux, «le directeur déplore le fait que plein de rumeurs circulent, notamment à partir du conseil médical de la clinique Zitha», accusé dans la foulée «de répéter son opposition et sa méfiance à toute réflexion d’évolution du groupe HRS».
Dans la lettre, les médecins de la Zitha disent au contraire soutenir le «Scénario 2+», cela ne ressemble pas à «une opposition» ou une «méfiance». Le directeur des HRS a également résumé le courrier du collège médical à un «amalgame de rumeurs et de désinformation». Il serait peut-être temps alors de faire cesser les rumeurs et de prévenir les personnels du groupe HRS et surtout ceux de l’hôpital Kirchberg et de la clinique Zitha, qui vivent dans une «ambiance délétère», comme la décrivent certains, de ce qui les attend.
Geneviève Montaigu