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Index «volé» : l’OGBL persiste et signe


Pour l’OGBL, qui souhaitait une aide ciblée, les bons résultats financiers des grandes entreprises viennent lui donner raison.

Pour l’OGBL, les résultats financiers des grandes entreprises qui tombent peu à peu viennent prouver que la «manipulation de l’index» est un cadeau fait au détriment des salariés.

L’OGBL persiste et signe : l’aide «massive, absolument non ciblée et indifférenciée, venant bénéficier à toutes les entreprises» qui a été décidée par le gouvernement et qui a eu pour conséquence une «manipulation de l’index» est plus qu’une erreur, une «véritable attaque frontale sur les droits des salariés». Cette mesure avait même conduit le premier syndicat du pays à rejeter l’accord tripartite soumis par le gouvernement aux partenaires sociaux.

Les résultats financiers des filiales luxembourgeoises de grands groupes internationaux commencent en effet à tomber et viennent pour le moins «conforter la position» de l’OGBL, comme l’écrit l’organisation syndicale dans un communiqué publié vendredi. Il s’avère que l’année 2021, deuxième année consécutive de pandémie, s’est finalement révélée «très lucrative» pour un certain nombre de ces filiales et «donc pour leurs actionnaires», n’oublie pas de préciser le syndicat, qui cite l’exemple du secteur bancaire : celui-ci affiche un résultat en hausse de 30,8 %.

Privilégier une aide ciblée

L’OGBL rappelle dans son communiqué s’être opposée au paquet de mesures proposé par le gouvernement (le «paquet de solidarité») pour privilégier plutôt une aide ciblée : «S’il est vrai qu’un certain nombre d’entreprises souffrent actuellement de l’augmentation des prix de l’énergie et que celles-ci ont donc véritablement besoin d’être aidées, il est tout aussi indéniable que ceci ne s’applique aucunement à l’ensemble des entreprises ayant leurs activités sur le territoire». Pour l’OGBL, il fallait viser les entreprises «véritablement en difficulté en raison de l’évolution inquiétante des prix de l’énergie».

Parmi la série de mesures décidées par le gouvernement pour aider les entreprises, le report de plusieurs tranches indiciaires. Le seuil de l’index a ainsi été fixé à 100 000 euros, seuil en dessous duquel se trouve environ 40 % de la population active. Ce qui exclut de fait 60 % des salariés du pays, avait dénoncé dans nos colonnes la présidente de l’OGBL, Nora Back«Il n’est en rien justifiable qu’on enlève l’index aux gens alors que l’on fait cadeau de 800 millions d’euros [NDLR : l’équivalent d’une tranche indiciaire] à toutes les entreprises, indépendamment de leur situation financière», avait-elle déclaré.

Une aide «sans distinction aucune» qui se fait donc «au détriment de quasiment l’ensemble des salariés et des pensionnés, à qui on vole leur index», fustige une fois encore le syndicat, qui écrit continuer de «s’opposer à ce que le pouvoir d’achat des ménages soit massivement transféré vers l’ensemble des entreprises, dont un grand nombre n’ont aujourd’hui aucunement besoin d’être soutenues financièrement».

«La manipulation de l’index est un véritable cadeau fait par le gouvernement, s’élevant à plusieurs centaines de millions d’euros qui finiront dans les poches des actionnaires», insiste l’OGBL.

Un élément positif est cependant salué par le syndicat : le «revirement», comme il le désigne, du gouvernement concernant les allocations familiales, qui vont finalement augmenter au mois d’août. Cette «marche arrière» jugée «soudaine» témoigne toutefois pour l’OGBL que le paquet de mesures «n’a pas été pensé jusqu’au bout».