Le syndicat avait mobilisé, hier, ses troupes pour mettre la pression sur les députés en amont du vote de la loi tripartite. Même si aucun parti ne remet en question l’index, des doutes persistent.
Une boîte en bois, placée sur le parvis devant la Chambre. Une fois ouverte, des ballons en forme de lettres en sortent. On identifie rapidement les lettres I, N, D, E et X. «L’index s’envole», redoute l’OGBL, qui a invité, ce mercredi, à un piquet de protestation pour défendre ce mécanisme de compensation automatique des salaires et pensions. Le premier syndicat du pays est le seul à ne pas avoir signé l’accord tripartite actant une manipulation de l’index. Le fait que la loi mettant en œuvre le compromis trouvé se limite finalement au report d’une seule tranche est considéré comme un succès partiel par l’OGBL et sa présidente, Nora Back. Mais la colère n’est en rien descendue : «Le pas fait en arrière ne change rien à la volonté du patronat et du gouvernement de faire perdurer la manipulation de l’index au moins jusqu’en 2024. Il nous faut l’éviter».
À leur arrivée, les députés et ministres ont été hués par les militants. Seule exception : les deux élues de déi Lénk, Nathalie Oberweis et Myriam Cecchetti, ayant très tôt rejoint l’OGBL pour rejeter l’accord tripartite. «Le gouvernement a choisi très tôt la solution simpliste de manipuler l’index, une décision qui n’est en rien justifiable. On fait comme si les entreprises étaient les seules victimes de l’inflation», martèle Myriam Cecchetti lors du débat. Partageant l’avis de l’OGBL sur le fait que le mécanisme de compensation financière est insuffisant, la députée demande que les 800 millions d’euros débloqués pour le crédit d’impôt profitent, de manière ciblée, aux entreprises souffrant vraiment de l’inflation. Il s’agirait de la contrepartie pour le maintien intégral de l’index.
Fernand Kartheiser (ADR) a, lui aussi, plaidé pour le maintien de l’index. Il vaudrait mieux soutenir «bien davantage les entreprises en difficulté». «Car, souligne l’élu du parti réformiste, le crédit d’impôt n’est pas une solution valable à moyen terme. Nous ne pouvons pas sans fin financer le report de l’index en faisant des dettes.»
Le Parti pirate complète le trio des «petits» partis d’opposition (8 élus en tout) à s’être alliés, hier, à l’OGBL. Sven Clement propose une compensation pour les entreprises basée sur l’aide coûts non couverts décidée lors de la pandémie. Il juge en effet «dangereuse» cette première manipulation de l’index. «On accorde un petit bonus avant de revenir en arrière et de démontrer que l’index n’est pas socialement équitable», développe le député.
Et le LSAP dans tout ça? L’allié historique de l’OGBL a envoyé, hier, l’ancien ministre Dan Kersch au front : «En cas d’attaque structurelle sur l’index, le LSAP fera tout pour s’y opposer. Nous l’avons fait tout au long de notre histoire. Personne ne doit donc nous donner de leçons». L’OGBL reste sceptique et ne compte rien lâcher.