Un peu plus de 70 syndicalistes du LCGB ont fait entendre leurs voix ce vendredi 8 octobre en fin de matinée devant l’Ambassade de France à Luxembourg. En cause : la suspension de la convention fiscale franco-luxembourgeoise, jugée comme un « trompe-l’œil honteux » par le syndicat, qui attend davantage de la part des gouvernements des deux pays.
Quelques jours seulement après la manifestation de l’OGBL à Metz, c’était au tour du LCGB de faire entendre ses arguments dans le dossier épineux de la convention fiscale franco-luxembourgeoise, mis en suspens la semaine passée par le gouvernement français.
Toutes de vert vêtu, armées de drapeaux et autres trompettes, un peu plus de 70 personnes étaient donc présentes ce vendredi matin devant l’Ambassade de France à Luxembourg. « La marche arrière du fisc français n’est qu’une pseudo-solution qui ne change rien au problème de fond », a martelé Christophe Knebeler, secrétaire général adjoint du LCGB, derrière son pupitre.
Pour rappel, les deux principaux syndicats du pays protestent contre la convention fiscale franco-luxembourgeoise, qui a fortement pénalisé les ménages frontaliers mixtes, c’est-à-dire, avec l’un des conjoints travaillant au Luxembourg et l’autre en France. Alors qu’un recalcul est en cours pour les années 2020 et 2021, beaucoup ne voit qu’un « sursis », une « solution temporaire » et non durable face au problème de la double imposition.
« Ce prétendu geste force les frontaliers à faire des démarches administratives supplémentaires pour faire valoir leurs droits et annuler la surcharge fiscale qui leur a été infligée de manière irréfléchie et irresponsable », souligne le LCGB, qui n’hésite pas à taper sur le gouvernement luxembourgeois.
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« L’injustice fiscale créée pour l’année d’imposition 2020 n’est pas la première que bon nombre de frontaliers français ont dû subir. Le Luxembourg a déjà donné le mauvais exemple lors de sa réforme fiscale de 2017, qui a introduit une inégalité de traitement de tous les contribuables frontaliers mariés ».
Un courrier a été adressé à Emmanuel Macron et Xavier Bettel afin de « demander une rectification automatique de l’imposition des frontaliers lésés » et « la révision rapide des méthodes de calcul du fisc français » à l’origine du couac initial.