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Imposition individuelle : « C’est l’avenir »


Les Femmes socialistes comptent aujourd'hui autour de 1700membres. Cátia Gonçalves a été confirmée,samedi, à son poste de présidente. (Isabella Finzi)

La réforme fiscale annoncée a déjà suscité de nombreuses réactions. Samedi, lors de leur congrès national, les Femmes socialistes se sont plus particulièrement penchées sur l’option de l’imposition individuelle.

Depuis 2014, Cátia Gonçalves est à la tête des Femmes socialistes. À l’occasion de leur congrès national ordinaire, samedi à Ettelbruck, elle a été confirmée à son poste de présidente. Dans son allocution, elle a abordé deux sujets qui lui tiennent à cœur: la promotion des femmes au sein du LSAP en vue des prochaines élections et l’imposition individuelle dans le cadre de la réforme fiscale.

La réforme fiscale présentée fin février par le gouvernement prévoit notamment l’introduction de l’imposition individuelle sur option pour les conjoints mariés. «Pour nous, ce n’est pas ce que nous entendons par individualisation. On reste toujours dans le cadre du ménage, la situation actuelle», commente Cátia Gonçalves.

«Il s’agit d’obtenir un changement de paradigme. Car le système actuel encourage le modèle de famille classique», résume la présidente des Femmes socialistes. Elle soulève deux arguments pour l’imposition individuelle : «L’imposition individuelle est plus moderne. Cela ne va pas contre la famille. Mais il s’agit d’adapter le système fiscal aux réalités actuelles de la société. Aujourd’hui, plus de 50 % des mariages se terminent par un divorce.»

L’autre argument évoqué par Cátia Gonçalves concerne l’effort administratif. «À long terme, l’imposition individuelle s’avérera beaucoup plus simple pour l’administration des Contributions, car il n’y aura plus qu’un système et pas plusieurs choix possibles. Cela facilitera un certain nombre de choses.»

Bref, pour Cátia Gonçalves et les Femmes socialistes, l’imposition individuelle, «c’est l’avenir». Certes, il manque actuellement encore beaucoup de détails concernant la réforme fiscale. Les Femmes socialistes ont annoncé, samedi, vouloir s’engager pour réaliser un modèle servant d’exemple, c’est-à-dire à même de montrer comment elles s’imaginent l’imposition individuelle. Dans ce travail de fond, elles comptent s’inspirer de certains pays nordiques où les personnes sont déjà imposées individuellement. «Cela fonctionne très bien là-bas. Les gens ne peuvent plus s’imaginer d’être imposés différemment.»

«Les communales comme phase de test»

Une autre priorité des Femmes socialistes abordée samedi à l’occasion de leur congrès national concerne le recrutement et la promotion des femmes au sein du parti. Pour les élections législatives en 2018, les partis risquent de lourdes sanctions financières s’ils ne respectent pas un quota de 40 % de candidates. «Nous devons respecter les quotas. Mais le but n’est pas d’emmener les femmes comme ça aux élections. Il faut les préparer, les équiper…, souligne Cátia Gonçalves. Les élections communales en 2017 constitueront une grande phase de test pour nous afin de voir où nous nous situons par rapport au quota de 40 %.»

Actuellement 36,4 % des membres du LSAP sont des femmes. Pour la présidente des Femmes socialistes, il est important que le parti s’interroge sur les moyens de motiver plus de femmes. «Souvent les femmes ont davantage peur d’entrer en contact avec la politique. Et il est nécessaire de mieux les accompagner», constate la présidente des Femmes socialistes, qui rappelle dans ce contexte le début de toute une série de formations en 2015. «Nous avons des expertes, des coaches au sein du parti. Il faut que nous utilisions ces compétences et ce savoir pour coacher les femmes et les encourager à accéder à des postes de prise de décision.»

Créées en 1971, les Femmes socialistes fêtent cette année leurs 45 ans. Actuellement, elles comptent autour de 1 700 membres. Cátia Gonçalves a annoncé que les deux prochaines années, les Femmes socialistes prévoient d’être plus souvent sur le terrain. Enfin, elle note l’importance d’utiliser un langage clair, c’est-à-dire de contourner la langue de bois politique, afin que tout le monde comprenne. Selon elle, il ne faudrait toutefois pas tomber dans un langage simpliste.

Le congrès national des Femmes socialistes a également été l’occasion de faire un tour de la situation actuelle des femmes au Luxembourg. Dans un exposé, Cécile Hemmen, la députée-maire de Weiler-la-Tour et présidente, à la Chambre des députés, de la commission de la Santé, de l’Égalité des chances et des Sports, a livré plusieurs chiffres. Ainsi, il y a plus de femmes que d’hommes qui ont un diplôme d’études supérieures. Alors que le taux d’emploi des femmes se situe à 65 %, seulement 1,4 % sont des cadres supérieurs et des décideurs. En moyenne, les femmes gagnent 8,6 % de moins que les hommes.

Fabienne Armborst