Accueil | Politique-Société | Immigration et asile au Luxembourg : la Shuk est « provisoire »

Immigration et asile au Luxembourg : la Shuk est « provisoire »


La Shuk, installée au hall 6 de Luxexpo, va être remplacée par "une Maison du retour définitive". (illustration Editpress)

En 2017, la direction de l’Immigration a accordé 1 152 statuts de réfugié, en a refusé 526, s’est déclarée incompétente à 1 225 reprises. Mardi, les ministres Jean Asselborn et Corinne Cahen les chiffres clés de la politique d’immigration et d’asile en 2017 au Grand-Duché.

Le Service réfugiés de la direction de l’Immigration a enregistré 2 322 demandes (contre 2 035 en 2015 et 2 447 en 2015). La Syrie reste le premier pays d’origine avec 368 demandeurs enregistrés (15,8%). Derrière les demandeurs de protection internationale syriens, il y a les Érythréens (224, 9,6%), les Marocains (205, 8,8%), les Serbes (190, 8,2%) et les Algériens (169, 7,3%).

Au total, 1 152 personnes se sont vu accorder le statut de réfugié contre 764 en 2016 et 200 en 2015. À cela s’ajoutent les 54 personnes qui se vont vu octroyer le statut conféré par la protection subsidiaire (contre 26 personnes en 2016 et 28 personnes en 2015). Sur les 1 152 bénéficiaires de protection internationale, il y a 463 Syriens, 340 Irakiens et 166 Afghans. Par ailleurs, la direction de l’Immigration a pris 526 décisions de refus de l’octroi du statut de réfugié, dont 205 dans le cadre d’une procédure accélérée.

De son côté, l’OLAI a accueilli dans ses structures 3 004 personnes.

La Shuk sera remplacée

Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères et européennes, de l’Immigration et de l’Asile, Jean Asselborn, est également revenu sur les conditions de vie à la Shuk, la Structure d’hébergement d’urgence du Kirchberg, où certains DPI ont confié au Quotidien se sentir «traités comme des criminels».

«Ce n’est pas un lieu de plaisir, mais on ne les prend pas pour des criminels. Le personnel sur place fait tout pour qu’ils soient pris en charge dignement, répète Jean Asselborn comme il nous l’indiquait au lundi. La Shuk est une structure provisoire. Nous cherchons un emplacement dans tout le pays pour mettre en place une Maison du retour définitive.»

Mise en place le 1er avril dernier, la Shuk est destinée à l’hébergement des demandeurs de protection internationale (DPI) en instance de transfert vers un autre État membre de l’Union européenne en vertu de l’application du règlement européen Dublin III. En neuf mois, 606 personnes (chiffre arrêté au 31 décembre dernier) y ont été assignées à résidence. Sur les 606 personnes assignées, 351 personnes ont disparu à partir de la Shuk, 41 ne s’y sont pas présentées et 54 personnes ont été transférées dans un autre État membre.

« Pas de retour forcé en Irak »

Le 22 décembre dernier, une centaine de demandeurs de protection internationale irakiens avaient fait part de leurs inquiétudes sur une éventuelle obligation de retour dans leur pays d’origine en se réunissant devant la direction de l’Immigration à la suite de récentes décisions de la cour administrative ne reconnaissant pas la «violence aveugle» en Irak.

«En 2017, 21 personnes sont retournées volontairement en Irak, mais il n’y a pas eu de retour forcé en Irak, souligne Jean Asselborn, le ministre des Affaires étrangères et européennes, de l’Immigration et de l’Asile. La situation est en train de se stabiliser en Irak, mais cela reste encore difficile notamment au Kurdistan. En février, je vais participer à une conférence internationale au Koweït sur la reconstruction en Irak. Mon souhait est qu’un jour, la situation soit totalement stabilisée en Irak, en Syrie et en Afghanistan.»

Guillaume Chassaing