Les quelques centaines de membres du secteur Horeca qui ont manifesté samedi à Luxembourg ne l’ont pas fait à l’appel de l’Horesca, même si la fédération explique comprendre cette action.
Le secrétaire général de l’Horesca est au four et au moulin, sept jours sur sept, dimanches compris. Pris entre deux feux, il doit composer avec les cafetiers mécontents et désespérés qui l’appellent tous les jours et, parallèlement, poursuit les négociations avec le gouvernement. «Je fais tout mon possible depuis des mois pour aider les entreprises et, en même temps, certains m’insultent et m’accusent de me reposer sur mes lauriers… C’est injuste, d’une certaine manière, car je suis en permanence là pour eux, et parce que l’Horesca communique sans arrêt», soulignait François Koepp dimanche en fin d’après-midi.
Toujours prêt à aider ses pairs, François Koepp évoque également la manifestation de samedi, qui aurait rassemblé quelques centaines de travailleurs du secteur, lesquels ont craché leur désarroi sur les escaliers et pavés de la Chambre des députés, de la place d’Armes ou encore de la Grand-Rue. «Nous comprenons que les gens descendent dans la rue. Mais l’Horesca ne peut pas cautionner un évènement qu’il n’a pas lancé lui-même. Si quelqu’un appelle à manifester, il serait bon déjà de discuter avec nous en amont et de demander si nous donnons notre accord… Les réseaux sociaux sont un moyen pour les gens de communiquer entre eux de manière privée et non de façon professionnelle. Je ne peux donc cautionner cette manifestation» , indique, de manière catégorique, François Koepp.
L’Horesca négocie «avec acharnement»
Le secrétaire général de l’Horesca explicite encore les raisons qui le poussent à tenir cette ligne. «Il se peut, dans ce type de manifestation, qu’il y ait des débordements, des dégâts matériels, des personnes blessées ou, dans le pire des cas, des personnes qui trouvent la mort… Je ne peux pas cautionner cela, parce que l’Horesca ne peut, et ne veut pas, en prendre la responsabilité !» Et à l’intention des sceptiques qui ont l’impression d’être abandonnés par leur «syndicat». Par contre, l’Horesca prend la responsabilité de négocier avec le gouvernement et je peux assurer à tous ces manifestants qu’on le fait avec acharnement, je tiens à le souligner, depuis des mois. On ne lâche rien, on a fait le maximum jusqu’à présent et on continuera à le faire !», tient à préciser François Koepp.
«J’ai travaillé pendant 30 ans dans cette profession et je comprends tout à fait la situation, mais ce n’est pas la pression des manifestants qui fera avancer les choses. Je sais de quoi je parle, je connais les entreprises et je sais aussi pourquoi certaines d’entre elles ne peuvent pas fonctionner. Mais si les gens ne nous appellent pas, ce n’est pas à moi de le faire, même s’ils ne sont pas membres de l’Horesca.» Les propos de François Koepp ont, en tout cas, le mérite d’être clairs : il fait tout ce qu’il peut, dans les limites de son pouvoir et de celui de la fédération Horesca, bien évidemment. Et cela n’est pas nouveau, pour qui connaît le franc-parler du secrétaire général.
Claude Damiani
Ses revendications
Au cours des nombreuses négociations que l’Horesca mène régulièrement avec le gouvernement, différentes propositions ont été émises par la fédération à la suite des nouvelles annonces gouvernementales de vendredi, lesquelles prolongent la fermeture pour les cafés et restaurants pendant un mois, jusqu’au 21 février. «Nous revendiquons une aide mensuelle pour indépendant, la prise en charge de 100% de nos frais et le relèvement des différents plafonds d’aide actuels. Nous avons, lors de nos entrevues antérieures, proposé au gouvernement des solutions d’aide, afin de soutenir mieux et plus vite les entreprises de notre secteur et de leur apporter les liquidités nécessaires pour assurer leur survie et les emplois. Les membres de l’Horesca savent que c’est avec acharnement que nous défendons les intérêts de nos entreprises auprès du gouvernement. Et au niveau européen, l’Horesca mène des actions avec son représentant européen, l’Hotrec, pour obtenir le relèvement des plafonds de toutes les aides.»