La nouvelle loi hospitalière est sur le point d’aboutir. Lundi, la commission de la Santé a finalisé ses travaux préparatifs. Le vote du rapport est prévu en décembre et le vote en plénière en janvier.
Le fait que le camp politique ait décidé ne plus tenir compte de ses remarques et soucis formulés tout au long de ces derniers mois a amené l’Association des médecins et médecins-dentistes (AMMD) à monter au créneau. Le syndicat a en effet dénoncé une «atteinte politique à la cause syndicale».
Dans un long communiqué, l’AMMD souligne ainsi que le projet de loi de la ministre comporte «des dangers». «Le projet tel qu’initialement déposé à la Chambre, a été fortement influencé par et vers une administration rampante de la médecine hospitalière, et ce au grand détriment des patients et de leur relation de confiance envers leurs médecins», rappelle l’AMMD, qui déplore de ne pas avoir été consultée en amont.
«Suite et grâce aux interventions et à la large mobilisation politique de l’AMMD, le projet de loi incohérent a été reformulé voire réformé au bout de dizaines de réunions en commission de la Santé. Finalement, le projet de loi initial de la ministre de la Santé n’a été rien d’autre qu’une base de travail immature et mal rédigée», poursuit le communiqué.
«Briser une force syndicale fédérative»
L’AMMD dénonce néanmoins la volonté de la part de la ministre de vouloir «exclure» le syndicat médical du processus pour assurer le bon fonctionnement des hôpitaux du pays. «L’AMMD reste ainsi perplexe devant les démarches politiques entreprises durant tout le processus législatif du projet de loi hospitalière, visant l’exclusion du syndicat médical (…) du milieu hospitalier», est-il mentionné dans le communiqué. Le syndicat soupçonne la ministre de la Santé de vouloir «briser une force syndicale fédérative». «C’est aussi dans cet esprit que se situe la démarche récente (…) d’écarter définitivement l’AMMD des futures négociations des contrats de collaboration pour médecins hospitaliers (…)», ajoute le syndicat médical.
Donner la priorité au nouveau Conseil national des conseils médicaux n’est pas du tout au goût de l’AMMD, qui charge à la fois le Conseil d’État et la Chambre des députés. «La manipulation de la Haute Corporation pour des mobiles de politique politicienne, la tromperie des membres de la commission de la Santé lors du vote de l’amendement en question, voulant diviser le corps médical et affaiblir l’AMMD, demandent une dénonciation ferme avec des conséquences politiques certaines», conclut le communiqué. Le hic est cependant, que l’ancien comité de l’AMMD a bien validé ce Conseil national, comme l’a indiqué la rapporteuse du projet de loi, Cécile Hemmen (LSAP), sur les ondes de RTL. Affaire à suivre donc.
Le Quotidien