Le gouvernement lance un nouveau plan d’action national pour l’égalité entre femmes et hommes. Près d’une cinquantaine de mesures ont été prises pour arriver à «une égalité qui se vit dans la vie quotidienne».
Si l’égalité entre femmes et hommes est inscrite dans la loi au Luxembourg, force est de constater qu’elle ne l’est pas complètement dans les faits.
D’après l’indice d’égalité de genre élaboré par l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes, le Luxembourg progresse très lentement en matière d’égalité. On estime ainsi qu’il faudra 308 ans pour atteindre une égalité de fait entre femmes et hommes ! Le pouvoir reste le domaine le plus inégalitaire au Grand-Duché, avec un indice de 44,8 sur 100.
Quarante-huit mesures
Afin de remédier à cette situation, le gouvernement a donc décidé de lancer un nouveau plan d’action national pour une égalité entre les femmes et les hommes, le PEGA.
Celui-ci sera axé sur sept priorités thématiques portant sur divers domaines tels que l’engagement citoyen et politique, l’éducation, l’emploi, et plus globalement sur la société. Il sera revu et adapté tous les trois ans, et pour la première fois en 2022.
«Ce plan d’action, c’est notre engagement collectif pour poursuivre le dialogue avec les jeunes et surmonter les stéréotypes, c’est soutenir l’égalité salariale et l’épanouissement professionnel des femmes et des hommes, c’est développer nos espaces publics afin que toutes et tous s’y sentent intégré-e-s, et c’est clairement affirmer que les violences liées au sexe sont intolérables», a déclaré la ministre Taina Bofferding, lors de la présentation de ce plan, vendredi, à Luxembourg.
Le PEGA, élaboré à partir de concertations menées auprès d’institutions publiques, de chambres professionnelles, d’associations du secteur social mais aussi à partir des résultats d’une consultation publique au cours de laquelle 1 800 réponses ont été reçues, comprend 48 mesures avec 99 actions, qui visent pour la plupart à dresser un état des lieux de l’égalité et à sensibiliser la population à cet enjeu.
Parmi celles-ci, l’abolition des termes «Mademoiselle» ou «nom de jeune fille» et la lutte contre les publicités sexistes en vue de combattre les stéréotypes et de lutter contre le sexisme.
De même, le gouvernement compte «faire progresser l’égalité professionnelle» et prévoit d’effectuer pour cela un travail de sensibilisation auprès des entreprises. À noter toutefois qu’aucune mesure répressive n’est encore prévue pour celles qui ne respecteraient pas une relative parité au sein de leur conseil d’administration. Sur le plan de l’éducation, le PEGA prévoit par exemple d’intéresser davantage de garçons aux professions socio-éducatives.
Mais pour atteindre cette égalité, tout un chacun doit se sentir concerné. L’égalité n’est pas uniquement une affaire de femmes, comme l’a rappelé Taina Bofferding. «L’égalité est une priorité politique transversale et fait appel à une responsabilité commune et partagée par l’ensemble de la société, donc par les femmes et les hommes.»
Tatiana Salvan
7 priorités
1 – Inciter et soutenir l’engagement citoyen et politique
2 – Lutter contre les stéréotypes et le sexisme
3 – Promouvoir l’égalité dans l’éducation
4 – Faire progresser l’égalité professionnelle
5 – Promouvoir l’égalité au niveau local
6 – Lutter contre les violences domestiques
7 – Encourager le développement d’une société plus égalitaire