Les députés écologistes Henri Kox et Gérard Anzia sont convaincus que la Moselle aurait tout à gagner à se passer des herbicides et autres fongicides dans les vignes.
Et pourquoi ne pas interdire l’utilisation du glyphosate (le Roundup de Monsanto, par exemple) dans la viticulture ? C’est la question que viennent de poser les députés écologistes Henri Kox et Gérard Anzia au ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs, Fernand Etgen.
Cette proposition se base sur la décision récente de l’appellation d’origine protégée italienne Prosecco qui s’apprête à interdire l’utilisation de produits contenant du glyphosate (herbicide), du folpet et du mancozèbe (fongicides), selon les deux élus. Cette décision serait motivée par la promotion de la responsabilité sociale des entreprises, le bénéfice environnemental d’une gestion durable de la vigne ainsi que le renforcement de l’image de marque de l’appellation.
Henri Kox, bourgmestre de la commune viticole de Remich et très impliqué familialement dans la viticulture, n’y voit que des avantages : « Cela permettrait de protéger efficacement la nature, mais cela offrira aussi un point fort à nos vins par rapport à nos concurrents étrangers puisque les consommateurs sont de plus en plus concernés par la qualité de ce qu’ils mangent et de ce qu’ils boivent. »
Aujourd’hui, on peut s’en passer
Bien conscient qu’une telle démarche ne serait certainement pas acceptée immédiatement par toute la profession, il admet qu’« il faudra être persuasif car la décision ne pourra pas venir uniquement du ministère, il faudra aussi qu’elle soit acceptée par les vignerons ». Le député-maire est toutefois convaincu « que l’on pourra le faire car, finalement, cela permettra de se doter d’un atout pour la compétitivité du vignoble ».
Il en est d’autant plus convaincu qu’il est possible de se passer de ces produits nocifs : « Aujourd’hui, il existe des machines qui permettent de travailler la terre pour éliminer les herbes non désirées. En plus, avec la nouvelle loi agraire, elles sont subventionnées. »
Alors que le prosecco est l’un des grands concurrents d’un des fleurons de la viticulture luxembourgeoise (le crémant), Henri Kox ajoute que les bulles mosellanes permettraient ainsi de se distinguer des bulles françaises. « Le Luxembourg participe au concours des Crémants de France, il serait ainsi le premier des six autres régions productrices à se doter d’une telle réglementation. Cela ne peut que nous être positif ! »
Erwan Nonet