Environ 170 millions de personnes dans le monde sont atteintes d’hépatite C et environ 350 millions d’hépatite B, ces deux formes d’hépatite les plus importantes.
Un stand d’informations installé sur le parvis de la gare, vendredi, à l’occasion de la Journée mondiale contre l’hépatite, donnait l’occasion aux intéressés de s’informer sur les hépatites et de se faire dépister.
L’hépatite est une maladie virale qui occasionne une inflammation du foie. Dans certain cas, elle peut donner lieu à une guérison spontanée ou alors progresser vers la fibrose (cicatrisation), la cirrhose ou le cancer du foie. Il existe cinq types de virus de l’hépatite (A, B, C, D et E).
L’hépatite A est endémique dans les pays de l’Afrique, de l’Asie du Sud-Est et de l’Amérique latine. Elle se transmet lors de rapports sexuels oraux et anaux, mais également à travers le contact avec des eaux contaminées (utilisées pour faire la vaisselle ou laver des aliments). Un vaccin existe pour l’hépatite A, même si, guérissant spontanément dans la plupart des cas, aucun traitement n’est nécessaire.
L’hépatite B est universelle et touche, elle, environ 350 millions de personnes dans le monde. Il s’agit de la première infection sexuellement transmissible au monde. Elle se transmet à travers les liquides sexuels (lors de rapports vaginaux et anaux ou les fellations). Elle se transmet également à travers le sang et les dérivés sanguins (souvent lors du partage de matériel d’injection de drogues). Les tatouages et piercings effectués dans des conditions hygiéniques insuffisantes représentent une autre source d’infection, tout comme la salive. En matière de prévention, il existe un vaccin que reçoivent tous les nourrissons au Grand-Duché. Le traitement de l’hépatite B demeure toutefois peu efficace pour l’instant. Chez 5 % des personnes atteintes, elle devient chronique, ce qui augmente le risque de cancer du foie.
L’hépatite C, également universelle, touche 170 millions de personnes à travers le monde. Les voies de transmission sont là encore le sang et les dérivés sanguins (lors du partage de matériel d’injection ou l’inhalation de drogues), les rapports sexuels pendant les règles ou en cas de plaies au niveau du vagin, de l’anus ou du pénis. Enfin, comme pour l’hépatite B, les tatouages, piercings et implants microdermiques (objets introduits sous la peau pour des raisons esthétiques) réalisés dans de mauvaises conditions d’hygiène représentent un risque.
Les rendez-vous du Dimps
Pour ce genre de modifications du corps, le ministère de la Santé conseille de respecter les conditions d’hygiène maximales et d’utiliser lors des rapports sexuels vaginaux et anaux un préservatif accompagné de lubrifiant. L’hépatite C devient chronique dans 70 % des cas, aggravant le risque de cirrhose et de cancer du foie. Le traitement se fait à base d’antiviraux et dure de 12 à 24 semaines. Le taux de guérison est de 90 %.
Les dépistages consistent en une simple prise de sang. Les camionnettes Dimps (Dispositif d’intervention mobile pour la promotion de la santé sexuelle) offre même l’opportunité d’un test de dépistage gratuit, comme vendredi sur le parvis de la gare de Luxembourg. Pour ces dépistages rapides, gratuits et anonymes, il suffit d’une goutte de sang «pour savoir» comme le renseigne le service mis en place par la Croix-Rouge luxembourgeoise.
Les camionnettes blanches aux vitres teintées font des arrêts dans différents endroits au Luxembourg. Il suffit pour se faire dépister de faire la queue et d’attendre son tour. Parmi les destinations du Dimps au Luxembourg : l’Abrigado et le Centre Ulysse à Bonnevoie et la rue Mercier dans le quartier de la Gare. Mais le service Dimps de la Croix-Rouge luxembourgeoise s’arrête également à Esch-sur-Alzette à l’Abrisud, rue Berwart et à la Jugend- an Drogenhëllef (JDH) de la rue Saint-Vincent, tout comme il offre des dépistages gratuits au parking de la Gare d’Ettelbruck. Les prochaines sorties du Dimps pour les mois de septembre à décembre ont déjà été fixés et sont consultables sur le site www.dimps.lu.
Mais il existe également des permanences, les lundi et mercredi de 17 h à 19 h au service HIV Berodung de la Croix-Rouge, 94 boulevard Paton à Luxembourg ou encore au 5 e étage du Centre d’information gay et lesbien (Cigale), les jeudis de 12 h à 14 h au numéro 3 de la rue des Capucins.
Frédéric Braun