Le Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS) ne s’oppose pas à l’emploi d’hélicoptères pour lutter contre les feux de forêts. Il faudrait toutefois tout remettre en relation et surtout développer un concept global.
Avec la canicule de la semaine dernière, le Luxembourg a connu une série de feux de végétation et de forêts d’envergure. Plus de 500 pompiers ont été mobilisés pour maîtriser les différents incendies. Lundi, la ministre de l’Intérieur, Taina Bofferding, et les responsables du CGDIS ont tiré le bilan des différentes interventions au Schumannseck, à Hamm, à Rumelange-Ottange, Flaxweiler et Dahlem.
Dans le contexte de ces sinistres, Luxembourg Air Rescue (LAR) avait déploré que l’État ne finance pas la formation nécessaire pour que leurs pilotes puissent lutter dans les airs contre les flammes. Le matériel adéquat, à savoir un «bambi bucket» (réservoir d’eau qui peut être héliporté), est à la disposition de la LAR.
«Le recours à un hélicoptère n’était pas adapté»
«Je peux comprendre la discussion qui a suivi les incendies de la semaine dernière. Il existe toutefois des raisons très claires pourquoi le recours à un hélicoptère n’était pas adapté», note Taina Bofferding. Ni la ministre, ni le CGDIS n’excluent cependant que les nouveaux hélicoptères acquis pour la police et l’armée puissent à terme servir pour lutter contre un feu de forêt ou autre type d’incendie majeur. «Il s’agit d’une option», ont précisé les responsables ce lundi.
«Il faut toutefois tout mettre en relation. Les incendies auxquels on a eu à faire la semaine dernière ne sont en rien comparable aux feux de forêt qui touchent le Sud de l’Europe, où les flammes ravagent des forêts entières», précise Paul Schroeder, directeur général du CGDIS. «Les flammes auxquelles on était confrontés la semaine dernière sont restées limitées au sol, avec à peine 30 à 50 centimètres de hauteur. Ce genre de feu doit être combattu à la main», ajoute-t-il.
Les moyens sont renforcés
Avant de pouvoir songer à l’emploi d’un hélicoptère bombardier d’eau, il faudrait de toute façon développer un concept global. La question de l’opportunité de l’emploi du «bambi bucket» mais aussi celle du lieu où ce réservoir peut être rempli d’eau doivent ainsi être clarifiées. Un échange avec la LAR est également annoncé.
En attendant, le CGDIS continue à renforcer ses moyens pour faire face aux phénomènes météorologiques extrêmes (tempêtes, inondations, canicule). Du nouveau matériel sera acheté et les plans d’intervention affinés. «On est prêts», conclut la ministre de l’Intérieur.
David Marques/LQ