La décision prise, dimanche, à l’échelle de l’UE a ouvert la voie au gouvernement luxembourgeois pour ordonner à la Société européenne des satellites (SES), basée à Betzdorf, de cesser la diffusion de RT et Sputnik, deux chaînes télévisées comptant parmi l’arsenal de «propagande» du Kremlin.
Le maintien de la diffusion de RT (Russia Today) et Sputnik par le biais des satellites de SES avait crée pas mal de remous ces derniers jours. Le ton est notamment monté sur les réseaux sociaux. Le gouvernement luxembourgeois n’avait toutefois avant dimanche pas de mainmise juridique pour faire interdire la diffusion de ces deux chaînes télévisées appartenant à l’appareil de «propagande» du Kremlin.
Ce lundi, le Premier ministre, Xavier Bettel, également en charge des Communications et des Médias, a pu annoncer que RT et Sputnik seront bien bannis du réseau de diffusion de SES. La base pour cette interdiction repose dans une décision prise par la Commission européenne. «Le gouvernement a travaillé très activement durant le week-end pour acter cette interdiction à l’échelle européenne. Les contacts avec les services de la présidente Von der Leyen ont été permanents», relate le chef du gouvernement luxembourgeois.
Il ne cache pas que la mesure d’interdire la diffusion de deux médias peut être considéré comme entrave à la liberté de la presse. «Dans ce cas précis, la balance penche toutefois de l’autre côté. Il n’est pas tolérable qu’en ces temps de guerre l’on soutienne la diffusion de propagande russe en Europe», souligne Xavier Bettel.
Le fait de bannir RT et Sputnik est ainsi devenu une autre «arme» de l’Union européenne pour sanctionner le président russe Vladimir Poutine, à la base de l’invasion de l’Ukraine.
Post Luxembourg était aussi accusée ces derniers jours de continuer à diffuser RT dans son bouquet de télévision. Également ce lundi a été annoncé que RT est désormais supprimé du réseau télévisé «Post TV».
RT et Sputnik, qui cumulent à travers le monde des dizaines de millions d’abonnés sur les réseaux sociaux, sont considérés depuis plusieurs années comme de puissants relais quotidiens de Moscou. Les deux chaînes sont financés à hauteur de 430 millions d’euros par an par le Kremlin.
Après Facebook lundi, c’est au tour de YouTube de bloquer mardi en Europe les médias russes RT et Sputnik, en attendant l’interdiction de leur diffusion télévisée en raison des accusations de désinformation sur la guerre en Ukraine.
« Nous bloquons les chaînes YouTube de RT et Sputnik dans toute l’Europe, avec effet immédiat. Nos systèmes nécessitent un peu de temps avant d’être complètement opérationnels. Nos équipes continuent de surveiller la situation 24 heures sur 24 pour agir le plus rapidement possible », a annoncé dans un communiqué YouTube, filiale du géant américain Google.