Le Premier ministre Xavier Bettel appelle les huit Parlements nationaux qui doivent avaliser le 3e plan d’aide à la Grèce à dire «oui». À commencer par le Parlement grec.
Si le Parlement grec se prononce aujourd’hui, les Parlements de sept autres pays devront voter l’accord sur la Grèce : Allemagne, France, Autriche, Estonie, Finlande, Lettonie et Slovaquie.
Le chiffre 8 est considéré comme chanceux dans la culture chinoise, parce qu’il sonne comme le mot «prospérité» en cantonais. D’ailleurs, lors des Jeux olympiques de Pékin, les organisateurs ont voulu que la cérémonie d’ouverture se tienne le 8 août 2008 à 20 heures et 8 minutes; de là à y voir un signe prémonitoire…
En présentant, hier, aux députés les tenants et les aboutissants de l’accord trouvé à Bruxelles, le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, a en tous cas appelé les chefs de gouvernement des pays concernés à sensibiliser leurs Parlements respectifs. «Si d’aventure un de ces Parlements nationaux devait rejeter le plan, tout serait foutu!», a-t-il déclaré au Parlement.
La «Luxembourgish touch» dans l’accord
Comprendre que le marathon de 17 heures de négociations n’aurait servi à rien. Un revers que Xavier Bettel ne veut pas imaginer une seconde, le Luxembourg ayant joué un rôle certain pour favoriser le consensus. «La présidence luxembourgeoise a aidé à faire converger les voix car notre objectif est de construire des ponts, mais pas comme le pont d’Avignon qui s’arrête à moitié (au-dessus du Rhône)», a souligné le Premier ministre.
Des propos que le député de l’ADR Fernand Kartheiser a qualifié de «belles paroles». Avant d’argumenter : «Le Premier ministre vient au Parlement nous raconter cela, alors que ce sont l’Allemagne et la France qui ont négocié seuls!» Puis d’enfoncer le clou : «Est-ce normal que le Premier ministre qui a la présidence du Conseil de l’UE se voit exclu dans l’antichambre des négociations? Allez-vous renoncer à votre place au Conseil?», a interrogé avec virulence Fernand Kartheiser.
Puis le Premier ministre de répondre à l’attaque : «Ce fut un sommet de l’eurogroupe et non d’un sommet du Conseil européen et le principal est d’avoir obtenu un accord, ce qui s’est avéré particulièrement difficile à 19 autour d’une table», a rétorqué le Premier ministre. Le député de l’ADR ne lâche pas l’affaire et insiste : «Il est intéressant de constater que le président du Conseil européen, Donald Tusk, a pris part aux négociations en cercle restreint. Et non vous!»
Un dernier affront auquel Xavier Bettel répond qu’il a été question d’«être efficaces et de trouver une solution» et non de flatter l’ego d’une personne en particulier.
Et la touche luxembourgeoise dans tout cela? «Une de mes conditions est d’avoir demandé un agenda précis quant à la suite», a souligné Xavier Bettel. Ceci dit, reste maintenant à voir sir les Parlements nationaux donneront leur aval. Et pour cela, Xavier Bettel a déclaré aux députés : «Je ne vous donne aucune garantie!»
Claude Damiani