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Grandir et vieillir au Grand-Duché


Isabelle Albert et Anita Lucchesi travaillent sur la question de la migration des Portugais au Luxembourg. (Photo : Isabella Finzi)

Les chercheurs se penchent sur la relation des immigrés portugais avec leur pays d’adoption.

C’est une conférence organisée par l’université du Luxembourg pendant deux jours qui rassemble différents chercheurs européens travaillant sur la migration portugaise au Grand-Duché. La conférence «Luso-luxemburguês?» a commencé vendredi par la présentation de diverses recherches autour du thème «Grandir et vieillir en migration». Les chercheurs ont étudié le parcours d’immigrés portugais de première, puis deuxième génération, pour estimer si ces derniers avaient entrepris un processus d’intégration plus abouti que leurs parents.

Et il semblerait que oui. Isabelle Albert est chercheuse en psychologie. Elle a voulu étudier la différence entre les immigrés de première génération, qui sont aujourd’hui proches de la retraite, et la deuxième génération : «On a demandé aux immigrants de la première génération quels étaient leurs plans pour la retraite, et s’ils ont changé, maintenant qu’ils arrivent effectivement à l’âge de la retraite. Ces derniers sont venus au Luxembourg principalement pour y travailler, et la plupart avaient pour but de retourner au pays. Mais aujourd’hui, seulement 1/5 voudrait rentrer, la moitié souhaite rester au Luxembourg, tandis que le reste a dans l’idée de faire des allers-retours. C’est principalement pour des raisons familiales qu’ils désirent rester au Luxembourg. Leur famille, leurs enfants et parfois petits-enfants sont ici.»

Il n’est plus question de partir

Pour la deuxième génération, qui est née et a grandi au Luxembourg, il n’est évidemment plus question de partir : «La deuxième génération s’est vraiment installée, elle parle d’ailleurs français et luxembourgeois, tout en parlant toujours portugais avec les parents, certains membres de la famille ou des amis. Mais ils peuvent aussi parler luxembourgeois avec leurs frères et sœurs ou encore des amis», note Isabelle Albert.

La deuxième journée, samedi, est, elle, dédiée à l’aspect historique de la migration portugaise au Luxembourg. Mais au-delà du côté académique, les chercheurs ont invité les principaux concernés à témoigner de leur propre histoire : «Nous encourageons les gens à raconter leur histoire, car cela donne une touche humaine avec des histoires du quotidien par exemple», explique Anita Lucchesi, chercheuse doctorante en histoire.

Audrey Somnard

www.cdmh.lu