Georges Engel prend ce lundi la présidence du groupe parlementaire du LSAP. Son objectif majeur est de mener à bien toutes les discussions sur des «questions fondamentales» qui attendent la majorité.
C’est un Georges Engel serein que nous avons joint par téléphone, dimanche en début de soirée. «Je ne suis pas particulièrement nerveux. Cela fait huit ans que je siège à la Chambre. Je sais comment fonctionne la fraction», confie le député-maire de Sanem. «Mais j’aborde ma nouvelle tâche de président de fraction avec du respect. Ce n’est pas anodin», ajoute toutefois le successeur d’Alex Bodry, ténor du LSAP qui va intégrer à la mi-janvier le Conseil d’État après une carrière politique longue de 35 ans.
Ce lundi matin s’ouvre un nouveau chapitre pour Georges Engel, mais aussi pour le Parti socialiste, qui dans les semaines à venir va également vivre un remaniement gouvernemental et un changement au niveau de la présidence. Pour le désormais chef du groupe parlementaire du LSAP, «ces changements ne vont pas affaiblir la majorité». «Chaque changement apporte un nouvel élan. Il nous faut maintenant réussir à canaliser cet entrain afin d’avancer dans la bonne direction. Il s’agit d’un défi, mais cela ne constitue pas une difficulté en soi», indique Georges Engel.
Et pourtant, une année riche en dossiers compliqués attend la coalition formée par le DP, le LSAP et déi gréng. La négociation tendue du Pacte énergie-climat témoigne des tiraillements qui existent au sein même de la majorité. Mais selon le nouveau président de la fraction socialiste, il ne faut pas «tout voir en noir». «Je ne décèle pas de danger majeur pour cette coalition. Par contre, les discussions sur des questions fondamentales qui vont figurer à l’ordre du jour devront démontrer la capacité du gouvernement à faire face tout en restant uni», préface-t-il.
Le LSAP veut parler école et enseignement
La base de travail reste l’accord de coalition ficelé en décembre 2018. «Il n’y a pas de point sur lequel on serait opposé. Mais comme par le passé, cela n’exclut pas de rediscuter ou renégocier des points. Cela doit bien entendu se faire à trois», enchaîne Georges Engel. Il annonce notamment vouloir parler école et enseignement dans les mois à venir, un ressort détenu par le ministre libéral Claude Meisch : «On ressent une certaine agitation et un mécontentement dans le secteur. Il n’est donc pas inutile de mettre nos idées en avant.»
Les autres grands dossiers qualifiés de prioritaires par Georges Engel sont la préparation de la réforme fiscale, annoncée pour 2021, la mise en œuvre du Pacte énergie-climat, avec l’accent à mettre sur les compensations sociales, et «l’éternel» dossier du logement, dont «de nombreux autres domaines dépendent, tels que le salaire minimum, le risque de pauvreté et la précarité».
En fin de compte, sa mission majeure en tant que président du groupe parlementaire serait «d’amener cette coalition jusqu’au bout du mandat. Et même de partir au-delà». Un défi que Georges Engel aura à affronter dès ce lundi matin, aux côtés de ses homologues Eugène Berger (DP) et Josée Lorsché (déi gréng).
David Marques
Closener : rien n’est joué
Le nom de la députée Francine Closener continue de circuler avec insistance pour prendre la présidence du LSAP, en succession de Franz Fayot, appelé à devenir ministre de l’Économie.
«Elle a fait part de son intérêt pour le poste. Je la considère comme une bonne candidate. Mais il faut encore voir s’il n’y aura pas d’autres candidatures. Le cas échéant, il faudra aussi être à l’écoute des idées des uns et des autres», note Georges Engel, qui sera amené à travailler en tandem avec celui ou celle qui va présider le Parti socialiste.
Aucune date pour le congrès du LSAP n’est encore fixée.