Le député de l’ADR Gast Gibéryen a longuement détaillé la position de son parti à propos de l’ouverture du droit de vote aux résidents étrangers. Ce droit devra nécessairement passer par la nationalité.
La position de l’ADR sur le référendum du 7 juin est claire et Gast Gibéryen est arrivé dans les locaux de RTL en arborant un pin’s indiquant «NEE» (non) pour le confirmer. L’ouverture du droit de vote aux législatives aux résidents non luxembourgeois ne rencontre pas l’approbation de son parti.
L’opposition de l’ADR ne se limite pas à ce point de la consultation, mais aux trois volets du référendum qui comprend une question sur l’abaissement du droit de vote de 18 à 16 ans et une autre sur la limitation à 10 ans de la durée du mandat des membres du gouvernement. «Nous disons non à ces trois questions, mais je n’allais pas épingler trois pin’s», a-t-il dit.
Ceci dit, le droit de vote des étrangers constitue «la question centrale de ce référendum», affirme le député, qui appelle à une «campagne équitable sur le fond, sans agression entre partis». Et de prévenir que l’ADR dispose d’arguments sérieux pour appuyer sa campagne pour le non.
Le parti estime en effet qu’il ne s’agit pas de s’attaquer aux étrangers par des propos racistes, par exemple, mais qu’il faut au contraire mettre en place une politique d’intégration dans la société de ces non-Luxembourgeois. Dans ce cadre, l’ADR se prononce en faveur d’un «droit d’intervention politique», par le biais de l’acquisition de la nationalité. Et il rejette ce qu’il qualifie de «droit de vote qui serait offert aux étrangers».
«Pas de déficit démocratique au pays»
Bref, les étrangers doivent prouver leur volonté d’intégration dans la société luxembourgeoise par le biais de la nationalité, avant que le droit d’élire des députés nationaux leur soit conféré.
En outre, Gast Gibéryen s’oppose à toute conception selon laquelle se développerait au Grand-Duché un certain déficit démocratique. «Les citoyens étrangers ont les mêmes droits que les citoyens luxembourgeois», martèle-t-il. «Ils peuvent avoir un logement, travailler, conduire au même titre que les Luxembourgeois», justifie-t-il.
Avant d’énumérer les différents scrutins où les étrangers disposent déjà d’un droit de vote aussi bien passif qu’actif (droit d’éligibilité) : élections sociales, communales et européennes. Puis de mettre en avant le principal raisonnement et argument de son parti : les élections législatives nationales servent à élire les députés nationaux et ne doivent donc concerner que les électeurs nationaux.
Le député ADR est d’autant plus d’avis qu’il est inapproprié de parler de «déficit démocratique» au Luxembourg que le pays est selon lui le seul à permettre à des citoyens d’acquérir la double nationalité aussi aisément. «La loi de 2008 confère la double nationalité après seulement sept ans de résidence et selon une procédure relativement courte, à savoir seulement huit mois d’attente.»
En clair, le Luxembourg a déjà fait assez en faveur des droits politiques et civiques des étrangers.
Claude Damiani