La mise en place du chantier a commencé et les travaux débuteront après les congés collectifs. Dans une quinzaine d’années, plus de 800 familles habiteront ici. Il s’agit d’un des plus gros projets portés par un promoteur public, ici la Société nationale des habitations à bon marché (SNHBM).
« Elmen ne résoudra pas le crise du logement que nous connaissons, mais représente une pièce d’un puzzle qui en compte des centaines. » Le ministre du Logement, Marc Hansen, ne promet pas monts et merveilles, mais il se félicite qu’un promoteur public et une commune soient en capacité de proposer un projet d’une telle dimension. «Le conseil communal de Kehlen a voté le PAP (NDLR : de la première partie du nouveau quartier) à l’unanimité et je me réjouis de voir que les autorités nationales et locales puissent travailler ensemble avec cette qualité», a-t-il lancé à l’intention de Félix Eischen, le bourgmestre de Kehlen.
Car Elmen, c’est une évidence, est à la fois une aubaine et un immense défi. Construire près de 800 logements pour une commune de 6 056 habitants, ce n’est pas rien.
Cela fait maintenant une dizaine d’années que la SNHBM possède le terrain et le projet a mûri. Il se veut avant-gardiste et propose un nouveau modèle d’urbanisme. Elmen sera constitué de trois villages, répartis selon la topographie du terrain. Les parties les plus basses seront laissées libres et permettront de gérer les eaux pluviales grâce à un réseau d’étangs qui feront office de bassins de rétention.
Pas de garage : la voiture au parking !
Le village du centre sera le premier construit. Il comptera 190 maisons individuelles et 190 appartements dans des résidences qui ne compteront jamais plus de trois étages. Les maisons ne seront pas uniformes, plusieurs modèles (deux à quatre chambres) seront proposés. Elles seront toutes en bois. «Je ne crois pas qu’il y ait déjà eu un projet de cette envergure avec des maisons de ce type», sourit Guy Entringer, le directeur de la SNHBM.
Une des spécificités du quartier, c’est l’exclusion de la voiture de la sphère privée. «Il sera bien sûr possible de se rendre chez soi en voiture pour décharger les courses, par exemple, mais il n’y aura pas de garage individuel. Les voitures seront garées dans un des quatre parkings collectifs qui ne se trouveront jamais à plus de 200 m du logement.» Des panneaux photovoltaïques seront installés sur leurs toitures.
Les avantages d’un tel choix sont multiples. D’une part, l’espace occupé par la voirie (3,5 m de large) sera réduit, ce qui permet de densifier l’habitat sans y avoir l’air. L’absence de garage contigu aux habitations s’ajoute à cette remarque. Et d’autre part, ces rues (limitées à 20 km/h) se retrouvent être désormais davantage des espaces publics que des axes de circulation.
Le village central, qui sera habité à partir de 2020, comptera presque autant d’appartements destinés à la vente (98) qu’à la location (96), «pour garantir la mixité sociale» selon Guy Entringer. Et pour faire vivre cette mixité, «à la manière d’un village», plusieurs solutions ont été trouvées. Tout d’abord, l’école et la maison relais seront opérationnelles sur la place centrale dès la livraison des premières habitations, pour la rentrée 2020. Une crèche est aussi attendue. La maison pour tous, qui sera la propriété de la commune, sera également ouverte. «
Erwan Nonet