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Franco Barilozzi: «Il faut placer tous les espoirs dans la jeunesse»


«On se sent en sécurité avec des gens qui partagent la même langue, la même culture, mais c'est une première phase seulement», fait remarquer Franco Barilozzi. (photo: Hervé Montaigu)

Franco Barilozzi, président et mémoire vivante du CLAE (Comité de liaison des associations d’étrangers), vivra le week-end prochain son 35e festival des Migrations, des Cultures et de la Citoyenneté qui célèbre un réseau associatif plus que jamais actif au Luxembourg.

Il a accompagné la vie du CLAE depuis sa création. Franco Barilozzi, son président, a même organisé le premier festival avant même la naissance du comité. Aujourd’hui, c’est une structure bien huilée qui peut compter sur ses bénévoles pour rendre un grand service à la société luxembourgeoise.

Le festival a 35 ans, il est devenu une institution mais vous dites que c’est un colosse aux pieds d’argile. Pourquoi?

Franco Barilozzi : Le festival a grandi, mais les moyens humains et financiers sont restés plus ou moins les mêmes. Il faut courir derrière les financements certes, mais l’esprit du festival n’a pas changé. C’est une manifestation, une fête qui repose sur le travail des militants bénévoles du CLAE et cela nous réjouit car peu d’associations peuvent se targuer d’avoir autant de participants sur le pont.

Qui sont les militants, les petites mains du festival?

Les membres du CLAE qui viennent du monde associatif mais aussi des personnes privées, des amis, des sympathisants, des gens qui ont bénéficié des services du CLAE et qui veulent à leur tour aider. En tout, cela fait une soixantaine de personnes qui, l’espace d’un week-end, se retrouvent à Luxexpo et font en sorte que ce festival réussisse.

De quels moyens financiers disposez-vous?

Nous disposons d’un budget assez important de l’OLAI, quelque 80 000 euros, donc du ministère de la Famille et de l’Intégration, ensuite la Ville de Luxembourg nous subventionne à hauteur de 60 000 euros et depuis trois ans nous avons un petit budget du ministère de la Culture, de mémoire 7 000 ou 8 000 euros, et pour finir nous pouvons compter sur des petits sponsors privés.

Vous êtes la mémoire vivante de ce festival depuis sa création. Comment l’avez-vous vu évoluer?

Lentement mais sûrement. Nous avons commencé en 1981 sur la place Guillaume-II avec cinq associations participantes. Nous avons voyagé à Esch-sur-Alzette pour revenir à Luxembourg au Glacis, puis à la halle Victor-Hugo. Et enfin, depuis 2004, on s’est stabilisé à Luxexpo. Le festival, aujourd’hui, c’est 350 à 400 stands.

Il est surtout une vitrine incontournable pour le monde associatif qui y participe. Quels sont les fruits qu’il y récolte?

D’abord, un contact direct avec le public. Le festival, c’est le Luxembourg en miniature car il y a un peu de tout. Le festival permet à de nombreuses associations de se faire connaître et d’accueillir de nouveaux membres. Des petites associations présentent leurs projets de coopération qu’elles mènent dans leur village d’origine, souvent en Afrique, et cela donne des idées à d’autres.

Souvent, le monde associatif se plaint d’un manque de renouvellement de génération. Est-ce aussi le cas pour les structures membres du CLAE?

Moi qui suis d’origine italienne, je me souviens d’une centaine d’associations italiennes à l’époque qui étaient actives. Aujourd’hui, nous en avons encore une demi-douzaine bien implantées. Une association a aussi son cycle de vie. D’autres associations se sont créées, plus petites, axées sur la culture. Du côté des nouvelles migrations, il y a des créations continuelles d’associations et c’est bon signe parce qu’au début des années 2000, on voyait le festival vieillissant qui avait du mal à se régénérer. Aujourd’hui, le réseau associatif est impressionnant.

Le CLAE a été déclaré d’utilité publique en 2016 seulement. Pourquoi avoir attendu si longtemps?

En 2008, nous avons d’abord essayé de créer une fondation, mais c’était un peu compliqué, alors nous avons opté pour l’utilité publique qui permet à nos donateurs de déduire les montants de leurs impôts. L’État veut limiter le nombre de fondations et cette forme juridique demande un capital de départ conséquent que nous ne possédons pas.

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Retrouvez l’intégralité de l’interview du lundi dans votre Quotidien du 26 février.

Geneviève Montaigu