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Frais bancaires, taux d’intérêts : l’ULC s’impatiente


Les choses n'avancent pas assez rapidement, regrette l'Union luxembourgeoise des consommateurs. (photo Tania Feller)

Le dossier des frais pratiqués aux guichets des agences bancaires du pays, l’un des chevaux de bataille de l’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC), a occupé une bonne partie du point presse tenu mercredi matin. Les taux d’intérêts négatifs ou les recours collectifs nourrissent également les revendications.

Ce n’est pas la première fois, et sans doute pas la dernière, que l’ULC relance le débat sur la question des frais bancaires appliqués aux opérations effectuées en agence. Elle les estime toujours «abusifs», en plus d’y voir une «injustice pour les personnes vulnérables, à mobilité réduite ou âgées», comme le répète régulièrement Nico Hoffmann, président de l’ULC.

Certaines banques ont revu leurs critères, pratiquant sur demande un tarif préférentiel ou la gratuité pour les clients âgés de plus de 75 ans. Cela reste toutefois insuffisant pour l’ULC qui réclame depuis longtemps une modification de la loi pour notamment abaisser la limite à 65 ans. Une pétition publique avait été lancée en février dernier et, fort de son succès, le texte a eu droit à un débat à la Chambre en juin. Alors où en est-on depuis ?

Manifestation envisagée

C’était tout l’objet de l’exposé de Nico Hoffmann mercredi. Les choses n’ont pas beaucoup évolué, du moins pas assez rapidement. Une réunion a eu lieu fin septembre avec l’Association des banques et banquiers Luxembourg (ABBL), la CSSF, les commissions parlementaires concernées et le ministre des Finances. Les échanges n’ont pas donné satisfaction à l’ULC qui a lancé des consultations auprès des partis politiques et de la ministre de la Protection des consommateurs, Paulette Lenert. «Ces consultations sont en cours et s’il n’y a pas de progrès, nous continuerons de nous mobiliser et envisageons une manifestation de protestation», prévient Nico Hoffmann. «Il est déjà suffisamment injuste que pour pouvoir utiliser son propre argent, le client doive payer des frais que sa banque puisse gérer», tonne encore le président de l’ULC. Ce dernier «exhorte une nouvelle fois les banques et services postaux à mettre fin à leur politique injuste» et le gouvernement à «enfin assumer ses responsabilités».

Autre «politique qui se fait au détriment de l’épargne ordinaire et modeste» : les taux d’intérêts des placements bancaires. Déjà au plus bas, des rendements qui passeraient en taux négatifs léseraient obligatoirement les petits épargnants, alerte l’ULC pour qui cela ne fait qu’accentuer l’écart entre riches et pauvres. Et de rappeler que «le risque de pauvreté au Luxembourg est actuellement de 18,3%». Là encore, l’association «exige que le gouvernement prenne ses responsabilités» pour protéger les consommateurs.

Si l’Union luxembourgeoise des consommateurs presse ainsi l’État d’agir, elle souligne toutefois sa célérité dans le dossier des recours collectifs/actions de groupe, avec l’introduction d’une procédure judiciaire pour les plaintes en recouvrement annoncée dans l’accord de coalition du nouvel exécutif. «La ministre de la Protection des consommateurs s’est enfin engagée à présenter un avant-projet de loi d’ici à la fin de l’année», salue Nico Hoffmann. Voilà au moins un motif de satisfaction dans la somme des frustrations listées mercredi.

LQ

Chèques-cadeaux… empoisonnés

Parmi les différents sujets abordés par l’ULC, celui des bons d’achats et chèques-cadeaux dont la date d’expiration est très souvent aléatoire. Ils sont valables quelques mois, un an voire deux, ou n’ont parfois aucune limite dans le temps. Et le commerçant à qui l’on présente un chèque-cadeau peut parfois le refuser sans raison. Une fois de plus, regrette l’ULC, le consommateur est lésé.

C’est pourquoi l’association essaie toujours de trouver un compromis avec les autorités et représentants des commerçants, dans l’intérêt de ceux qui en ont besoin.