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Fiscalité : l’ULC reste sur sa faim


L'organisation de défense des consommateurs estime que la réforme fiscale pénalise trop les classes moyennes. (Photo : François Aussems)

Pour l’ULC, la réforme fiscale annoncée par le gouvernement va dans la bonne direction, mais les baisses d’impôts ne sauraient compenser la hausse de la TVA.

L’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC) est revenue, hier, sur les points chauds de l’actualité du gouvernement concernant les consommateurs. C’est la réforme fiscale qui agite le plus l’organisation.

Toutes les organisations y vont de leur commentaire, cette semaine, sur la réforme fiscale annoncée par la gouvernement. «Elle va dans la bonne direction, mais le gouvernement pourrait faire plus», estime Nico Hoffmann, le président de l’ULC. Comme toute réforme, l’ULC émet quelques réserves, notamment sur la hausse de la TVA qui n’a toujours pas été digérée, et qui ne sera pas compensée par les baisses d’impôts annoncées en grande pompe. Pour l’ULC, l’intervention du prochain index prévue seulement au deuxième semestre 2017 est un coup dur pour les consommateurs : «D’accord, il y a une baisse des prix pétroliers, mais cela ne compense pas la hausse des prix en ce qui concerne nos frais quotidiens, par exemple, lorsqu’on fait ses courses au supermarché.» En ce qui concerne l’ULC, le gouvernement devrait revenir à un principe d’index avancé : «Il faudrait introduire un index avancé de 2,5 %, c’est comme cela que ça se passait jusqu’aux années 80 et le début des crises successives.»

S’agissant de la hausse de la TVA, elle a toujours une influence sur la baisse du pouvoir d’achat de tous les consommateurs, quel que soit leur salaire, «mais surtout pour les bas salaires», note Nico Hoffmann.

Le logement grève le budget

Pour le président de l’ULC, les classes moyennes ne sont pas assez prises en considération pour cette baisse d’impôts annoncée : «Le taux de 39 % sur un revenu annuel de 45 000 euros commence un peu tôt pour nous. Au contraire, le taux pour les personnes ayant des salaires élevés de l’ordre de 200 000 euros par an pourraient s’accommoder de 1 à 2 % d’impôts en plus.»

Et au-delà des impôts et de la TVA, ce qui touche le plus les consommateurs et qui grève le plus le budget au Grand-Duché reste invariablement le logement. L’ULC dénonce le fait de devoir débourser trois loyers en guise de caution, ce qui alimente la majorité des litiges qui arrivent aux portes de l’organisation de défense des consommateurs. «Se loger coûte très cher. Si l’on compte les trois loyers de caution, les frais d’agence, ainsi que le premier loyer qu’on doit verser d’entrée, cela équivaut à cinq loyers à payer d’un coup. Certaines personnes doivent contracter un prêt pour pouvoir payer tous ces frais. Quant aux promoteurs, au vu des prix, nous pensons que leur commission de 3 % est trop élevée», estime Nico Hoffmann.

Audrey Somnard