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Federica Mogherini : «une présidence cruciale» de l’UE pour le Luxembourg


Jean Asselborn avec la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, vice-présidente de la Commission européenne, Federica Mogherini. (Photo : SIM)

Federica Mogherini s’est dite convaincue que le Luxembourg jouera un rôle fondamental au cours de sa présidence de l’UE.

À J-50 de la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE, le rôle qu’aura à jouer le Luxembourg sur les scènes européenne et internationale, se précise de jour en jour.

La haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, est venue le rappeler hier à Luxembourg. «Cette présidence constituera un moment crucial pour l’UE, notamment en matière de politique étrangère», a -t-elle ainsi martelé à plusieurs reprises à l’issue de son entrevue avec Jean Asselborn.

Si Federica Mogherini a loué l’expérience emmagasinée par le Grand-Duché, après avoir assuré à onze reprises la présidence tournante de l’UE, elle a également mis l’accent sur les nouveautés introduites par le traité de Lisbonne: «Il s’agira de la première présidence luxembourgeoise depuis le traité et des premières expérimentations en matière de PESC (politique étrangère et de sécurité commune) réformée», a-t-elle souligné.

Dans ce contexte, le dossier brûlant des migrations et des drames en Méditerranée, sera forcément «un point fort de la présidence», a rétorqué le ministre Jean Asselborn.

Le timing s’est d’ailleurs révélé parfait pour que Federica Moguerini détaille aux diplomates luxembourgeois les grandes lignes de son plaidoyer réalisé la veille (lundi), devant le Conseil de sécurité de l’ONU à New York.

Proposition de quotas de réfugiés à accueillir

«J’ai emmené avec moi à New York les attentes de l’UE (…) J’espère qu’une résolution sera adoptée au niveau de l’ONU sur cette question», a-t-elle poursuivi. Avant de préciser que la responsabilité qui incombe communément à l’UE et au Conseil de sécurité de l’ONU, constitue également «une responsabilité régionale.

Celle-ci doit être partagée avec les partenaires arabes et africains, dont la Libye», a-t-elle défendu. Dans ce cadre, l’Union africaine aura également un rôle fondamental à jouer, selon ses termes.

De même, l’esprit de solidarité et de partage des tâches devra être effectif au niveau des ministres de la Défense, concernant l’élaboration des opérations militaires à mener, alors que les ministres de l’Intérieur devront s’accorder sur les responsabilités à prendre «sur toutes les conséquences qui en découleront».

Il s’agira d’ailleurs pour la Commission européenne de proposer, aujourd’hui à Bruxelles, un système de quotas à répartissant la responsabilité de chacun des États membres à accueillir un nombre de réfugiés défini.

L’objectif à atteindre pour Federica Mogherini sera d’aboutir à «une position commune décisive quant à la réponse à donner en Méditerranée», mais aussi dans «tout autour, jusqu’à la Corne de l’Afrique», a-t-elle précisé.

Pour ce qui est des opérations militaires de destruction d’embarcations de passeurs, Federica Mogherini a indiqué qu’elle proposera lundi aux ministres des Affaires étrangères et la Défense de l’UE de décider de la date «de la première étape».

La cheffe de la diplomatie européenne a déclaré «espérer» qu’une décision soit prise à l’occasion de ce Conseil des affaires étrangères. Cela étant, le sommet européen des 25 et 26 juin devra aboutir à une position définitive au niveau des chefs d’État et de gouvernement.

Federica Mogherini a en tous cas lancé un appel à «ne pas se focaliser sur la destruction de navires de passeurs, mais sur la stratégie globale à adopter. Il importe de sauver», a-t-elle conclu sur ce dossier.

Claude Damiani