Une quinzaine de familles composent ce groupe de clients lésés par la faillite de Cenaro et qui s’adressent au ministre du Logement, Henri Kox, le priant de sortir de son silence et de leur venir en aide.
Désespérées, une quinzaine de familles victimes de la faillite du groupe immobilier Cenaro s’en remettent au ministre du Logement, Henri Kox, lui demandant ce qu’il comptait faire pour aider toutes les personnes touchées par ce scandale immobilier, une centaine de familles en tout. Ce groupe de plaignants détaille la situation dans laquelle il se retrouve aujourd’hui, certains de ses membres n’ayant plus de logement ou étant contraints de payer loyer et crédit.
Une chose est sûre, toutes ces familles font face aux assurances mais aussi aux avocats, ce qui entraîne des frais supplémentaires. Surtout, elles s’interrogent. Dans une lettre ouverte adressée au ministre du Logement, elles demandent comment «des hommes d’affaires douteux» déjà «épinglés pour des magouilles dans d’autres pays» peuvent ouvrir des sociétés au Luxembourg en échappant à «tous les mécanismes de contrôle pour la surveillance financière de ces sociétés».
Elles n’entendent plus parler des «200 millions d’euros qui ont été levés pour les projets de construction de Cenaro» et craignent de ne voir que «la partie émergée de l’iceberg» et disent ignorer ce que la justice a découvert jusqu’à présent.
Ce que ces signataires observent, en revanche, c’est ce que devient leur projet immobilier à chacun. Il s’agit d’un chantier (que les familles ne localisent pas dans leur courrier) composé de deux maisons bifamiliales mitoyennes, divisées en quatre duplex presque achevés au moment de la faillite, et d’un autre immeuble, une résidence, composé de onze appartements en cours de gros œuvre.
Les duplex qui étaient quasiment achevés sont aujourd’hui «dans un état désastreux», selon les témoignages des familles qui joignent des photos des lieux. «Le chantier n’a pas été sécurisé au niveau des raccordements extérieurs en attente d’utilisation», dénoncent-elles. Résultat? Il y a jusqu’à deux mètres d’eau dans les caves depuis des mois, les appartements sont «fortement moisis et déclarés inhabitables en l’état». Les signataires déclarent avoir eux-mêmes acheté une pompe pour évacuer l’eau.
Des expertises ont révélé «un nombre considérable» de malfaçons et d’erreurs techniques graves, «dont l’une concerne la pose de toutes les fenêtres qui laissent passer jusqu’à 100 % d’humidité». La façade et la toiture laissent à désirer, les seuils des terrasses en rez-de-chaussée sont trop bas et les écoulements d’eau de pluie obstrués, détaillent les familles signataires, entre autres observations. «Tous ces défauts majeurs doivent être repris avant de penser à terminer le chantier des duplex», se lamentent-elles.
Dans la résidence en cours de gros œuvre, un sans-abri a installé son campement. Les futurs propriétaires, s’ils le sont un jour, espèrent que le malheureux ne tombe pas malade «car il vit quand même dans des pièces fortement humides», en plus d’être dans un bâtiment qui n’est pas sécurisé et qui montre également des défauts dans sa construction.
Consternées et déçues
«Y a-t-il des fonds étatiques spéciaux pour venir en aide aux familles? Allons-nous perdre nos investissements? Devrons-nous nous engager dans une bataille juridique de plusieurs années pour être indemnisés d’une manière ou d’une autre? », demandent ces clients lésés au ministre Henri Kox. Les familles sont dans le flou total, disent-elles. Les travaux recommenceront-ils alors que le chantier est à l’arrêt depuis le mois de septembre 2022?
Le remboursement des montants contractuels des constructions semble acquis, mais pas les suppléments payés en cours de construction, équipements et revêtements divers, ni le coût du terrain, parfois plus cher que le prix contractuel de la construction. Elles disent avoir «le choix entre la peste et le choléra». Si elles décident de finir les travaux, elles doivent compter avec un délai de deux ans, ce qui est financièrement difficilement tenable. Certains ménages remboursent, déjà, depuis des mois un crédit immobilier et paient en parallèle un loyer, elles témoignent par expérience.
«En tant que ministre responsable du secteur du Logement, que comptez-vous faire pour aider toutes les personnes touchées par cette faillite?», questionnent, désespérées, ces familles lésées. Elles se disent «consternées et déçues» par le silence des politiques au sujet de cette faillite retentissante.
«Nous aimerions connaître votre opinion à ce sujet et serions soulagés de recevoir votre aide et votre soutien dans cette affaire. Les 95 autres familles impactées vous en seraient également très reconnaissantes», concluent les signataires à l’adresse du ministre Henri Kox.
Bonjour, y a t-il une suite ou un endroit nou spouvons ocntacter les propritaires lesés? Je suis moi meme victime et aimerais faire un suivi, voir m´engager avec ces personnes. Merci
De plus, le défaut d’autorisation d’établissement n’est pas systématiquement poursuivi, et n’entraîne pas non plus la fermeture de l’entreprise. La loi le prévoit, mais est peu appliquée.
Pour compléter ce que dit Bob, il devrait être possible de signaler directement au RCS quand il apparaît qu’une société n’est pas en règle (un bouton « signaler » qui enverrait directement au gestionnaire du RCS et au Parquet l’information constatée par un utilisateur enregistré). Idem pour le registre des autorisations d’établissement accessible sur Guichet.lu
En ce qui concerne les autorisations d’établissement, ce n’est pas le ministre du logement, mais celui de l’Economie qu’il faut interroger.. Là où les candidats résidents doivent montrer patte blanche, les non-résidents s’en sortent aisément en signant un ebdéclaration de non-faillite chez le notaire que personne ne va vérifier.