Facture énergétique salée : « Certains ne pourront pas payer »

L’envolée des prix au Luxembourg fait craindre des difficultés pour les ménages les plus fragiles. Le ministre de l’Énergie n’exclut pas « des mesures ciblées ».

Alors que la saison froide n’a même pas commencé, les ménages les plus précaires sont en première ligne face à cette flambée de la facture énergétique. La détresse des familles qui n’arrivent plus à faire face, c’est le quotidien de l’office social de la Ville de Luxembourg, qui a vu ses bénéficiaires bondir de plus de 30 % depuis 2019.

Si, pour l’instant, les effets de la hausse des prix du gaz et de l’électricité sont impalpables, la directrice, Sandy Lopes, redoute les mois à venir : « Les gens qu’on accompagne sont locataires pour la plupart et règlent un forfait mensuel pour le chauffage et l’électricité de leur logement. Lorsque les décomptes annuels de charges leur seront remis, avec la régularisation correspondant au prix du marché de l’énergie, certains ne pourront pas payer », déplore-t-elle, estimant que l’onde de choc de cette flambée des prix interviendra courant 2022.

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L’office vient en aide à de nombreuses familles monoparentales, surtout des mamans seules avec plusieurs enfants, et à des travailleurs précaires, des bénéficiaires du Revis, mais aussi des réfugiés et des personnes avec des troubles psychiques.

« Beaucoup ont moins de 500 euros pour le mois une fois leurs charges fixes déduites. Sans notre appui, ils n’y arriveraient pas », explique Sandy Lopes. Jusqu’ici, les aides financières de secours liées à l’énergie sont rares : l’office a réglé seulement 22 factures d’électricité et deux pour le gaz en 2020. Mais cela pourrait donc changer prochainement avec cette crise.

À moins que les « mesures très ciblées » auxquelles le ministre de l’Énergie, Claude Turmes, s’est déjà dit favorable pour soutenir les foyers en difficulté, ne s’avèrent suffisantes. Encore faut-il qu’elles voient le jour et qu’elles soient versées à temps.

Ch. B.