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« Éviter un second LuxLeaks, en médecine »


Les ministres de la Santé et de la Sécurité sociale invitent le Collège médical à sanctionner les médecins qui ne respectent pas la loi en exerçant librement, en dehors de toute convention.

Le « deuxième secteur », de libre pratique, s’apparenterait-il à la face cachée de notre médecine nationale ? Dans une lettre collective adressée aux ministres de la Santé et de la Sécurité sociale (NDLR : lettre publiée dans l’Info-point n°17 de janvier 2015), le Collège médical demande à ce que ce côté obscur de la pratique médicale soit régularisé, « afin de lui donner une transparence au bénéfice de la population protégée ».

Le Collège médical – ordre qui regroupe médecins, médecins dentistes et pharmaciens – est d’avis qu’un « deuxième secteur », en dehors de toute convention pourtant obligatoire et automatique, existe, de fait, dans le pays.

Pour accréditer sa thèse, le Collège médical dévoile certaines pratiques qui lui ont été rapportées. Celles-ci ont pris une ampleur telle, qu’il faudrait obligatoirement que les autorités réagissent, afin que le Luxembourg ne subisse pas une deuxième vague de LuxLeaks de « medecine ruling », selon l’Ordre des médecins.

Dans ce cadre, les ministres de la Santé et de la Sécurité sociale expliquent ne pouvoir que « féliciter » le Collège médical s’il était amené à prendre des mesures disciplinaires envers les médecins exerçant parallèlement dans le « deuxième secteur » en question.

Parmi les cas de pratiques non-conformes transmis au Collège médical, il y a ce cabinet de 3 médecins allemands (deux généralistes et un interniste) qui tient un 2e cabinet outre frontière, et reçoit régulièrement les mêmes patients dans l’un ou l’autre cabinet. L’objectif est de pratiquer un maximum d’actes, répartis en une même séance, sur le compte des trois médecins différents, mais facturés individuellement avec trois codes médecins distincts en respectant les règles de cumul de la convention et donc pris en charge à 100% par la Caisse nationale de Santé.

Claude Damiani


Article à lire en intégralité dans Le Quotidien papier de ce mardi.