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Étude PISA : les élèves du Luxembourg restent sous la moyenne, mais…


L'origine immigrée des élèves est beaucoup plus importante au Luxembourg que dans les autres pays étudiés. D'où un classement peu flatteur, argue le ministère. (photo archives LQ)

Dévoilés ce mardi, les résultats de l’étude PISA 2015 montrent que les élèves du Grand-Duché obtiennent des scores en dessous de la moyenne des 72 pays participants, comme lors des éditions précédentes, dans les trois domaines de compétences testés : sciences naturelles, compréhension de l’écrit et mathématiques. La faute à une population immigrée plus importante qu’ailleurs, plaide le ministère.

Il tombe tous les trois ans. Le baromètre PISA, qui fait référence en matière de comparaison internationale des performances éducatives, a livré son verdict pour l’année 2015. Les mêmes questions ont été posées aux élèves, tous âgés de 15 ans, quels que soient leur classe et leur pays.

En sciences, dominante de l’édition 2015, les jeunes du Grand-Duché se classent 33e des 72e pays étudiés, obtenant un score de 483 points, un niveau stable par rapport à la précédente étude, mais dix points en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE.

En compréhension de l’écrit, le Luxembourg, 36e, (481 points, hausse de 5 points) accuse là encore un retard de douze points par rapport à la moyenne. Tandis qu’en mathématiques, le Grand-Duché, 33e avec 486 points (-2 points en trois ans), réduit un peu l’écart (490 en moyenne).

49% d’élèves issus de l’immigration

Face à ces résultats bruts, qui laisseraient conclure à une moindre performance du système luxembourgeois, le gouvernement a tenu ce mardi à souligner la spécificité de la population scolaire grand-ducale, toujours plus hétérogène avec en 2015 une part de 49% d’élèves dont les deux parents sont nés à l’étranger (30% en 2003).

Un contexte migratoire « particulièrement élevé », « sans pareil à celui des autres pays participants à l’étude PISA ». Ainsi, en sciences par exemple, si l’on considère la seule catégorie des élèves sans contexte migratoire, le gouvernement relève que le Luxembourg obtient des scores supérieurs à la moyenne des pays de l’OCDE (505 contre 500). Idem en considérant la seule catégorie des élèves avec contexte migratoire (464 contre 458).

« Pas de plus-value pour le Luxembourg »

Dans le contexte d’un trilinguisme exigeant, le gouvernement rappelle que le Luxembourg est un des rares pays à avoir testé ses élèves dans une langue qui n’est pas leur langue maternelle. Et que malgré cette part croissante d’élèves d’origine immigrée, les scores du Luxembourg sont restés stables ces dernières années.

Estimant que l’étude PISA n’a ainsi « pas de plus-value pour le Luxembourg » dans sa forme actuelle, le ministère de l’Éducation nationale indique qu’il « entamera prochainement des pourparlers avec l’OCDE sur les possibilités d’une meilleure prise en compte des spécificités nationales ».

L’école reproduit, voire renforce les inégalités

Mais au-delà de ce classement peu flatteur, l’exécutif reconnaît malgré tout que « les écarts de performance entre les élèves selon le contexte migratoire, le statut socio-économique et la langue parlée à la maison restent très prononcés » au Grand-Duché.

Ainsi l’école reproduit voire renforce ces inégalités, qu’elles soient liées à l’origine et/ou au milieu socio-économique. « PISA 2015 confirme une fois de plus la difficulté de l’école luxembourgeoise à gérer l’hétérogénéité de ses élèves. »

Pour améliorer la situation, le ministère compte sur ses efforts en matière de dispositifs linguistiques (programme plurilingue obligatoire dans les crèches prestataires du chèque-service accueil) et de diversification des parcours (via une plus grande autonomie accordée aux écoles).

Le Quotidien

Retrouvez notre dossier complet sur cette étude dans votre édition de ce mardi 6 décembre.

Les dix meilleurs pays en sciences, maths et compréhension de l’écrit

Voici les classements des dix pays ou territoires arrivant en tête dans l’enquête PISA 2015 de l’OCDE, publiée mardi.

Sciences

La « dominante » de l’édition 2015. Inclut des connaissances en physique, sciences et vie de la Terre et de l’univers, ainsi que des notions de démarches et d’explications scientifiques.

1/Singapour 2/Japon 3/Estonie 4/Taipei 5/Finlande 6/Macao 7/Canada 8/Vietnam 9/Hong Kong 10/villes de Pékin et Shanghai, provinces de Jiangsu et Guandong

Singapour affiche un score de 556 pour une moyenne de l’OCDE à 493. L’Allemagne est à 509, la Belgique à 502, la France à 495 points, le Luxembourg à 483.

Compréhension de l’écrit

Il s’agit de comprendre et utiliser les textes écrits. Cette compétence implique aussi selon l’OCDE « des facultés d’interprétation, de réflexion et la capacité d’utiliser la lecture pour accomplir des objectifs personnels ».

1/Singapour 2/Hong Kong et Canada 4/Finlande 5/Irlande 6/Estonie 7/Corée du Sud 8/Japon 9/Norvège 10/Macao, Nouvelle-Zélande et Allemagne.

Singapour est à 535 points, pour une moyenne OCDE à 493. L’Allemagne est à 509, la France et la Belgique sont à 499, le Luxembourg à 481.

Mathématiques

Il s’agit là de « formuler, employer et interpréter les mathématiques dans différents contextes ».

1/Singapour 2/Hong Kong 3/Macao 4/Taipei 5/Japon 6/villes de Pékin et Shanghai, provinces de Jiangsu et Guandong 7/Corée du Sud 8/Suisse 9/Estonie 10/Canada

Singapour est à 564 points, pour une moyenne OCDE de 490. La Belgique est à 507, l’Allemagne à 506, la France à 493, le Luxembourg à 486.

Une différence de quelques points est jugée non significative en raison des marges d’erreurs propres à toute enquête réalisée à partir d’échantillons de populations.