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Étienne Schneider remet Claude Wiseler à sa place


Le vice-Premier ministre socialiste a choisi de publier une lettre ouverte (rédigée en luxembourgeois) adressée au chef de file du CSV. (photo Didier Sylvestre)

Le vice-Premier ministre est monté mardi au créneau pour contrer les critiques formulées lundi par le chef de file du CSV.

« Ce gouvernement n’affiche plus aucune cohérence, nous avons trois partis qui s’opposent dans une campagne électorale », avait lâché lundi matin Claude Wiseler. Le chef de l’opposition et candidat au poste de Premier ministre du CSV avait devant la presse passé en revue les sujets qui fâchent. Il avait notamment fait référence au débat sur la croissance sur lequel le ministre de l’Économie, Étienne Schneider (LSAP), et le ministre du Développement durable, François Bausch (déi gréng), exposent des vues dissonantes aux yeux de l’opposition.

«À la tribune de la Chambre des députés, sur les ondes radio et sur les plateaux télé, on observe ce spectacle de désunion qu’offre ce gouvernement», avait insisté Claude Wiseler.

Ce même Étienne Schneider a tenu à apporter une réponse sèche à Claude Wiseler. Le vice-Premier ministre socialiste a choisi de publier une lettre ouverte (rédigée en luxembourgeois) adressée au chef de file du CSV.

Dans cette lettre, il ne mâche pas ses mots et interpelle Claude Wiseler à plusieurs reprises directement. «Qu’est-ce qui vous dérange (…) dans le fait que les trois partenaires de coalition mènent une réflexion à un an des élections sur ce que va devenir le pays après octobre 2018», écrit ainsi Étienne Schneider.

«Compliqué de déceler ce que vous voulez»

Le DP, le LSAP et déi gréng restent, selon le ministre socialiste, des partis autonomes, même s’ils forment une coalition. Les priorités et les points de vue peuvent bien diverger, ajoute Étienne Schneider. «Vous-même avez toujours eu un problème majeur avec le fait que les trois partis qui forment le gouvernement affichent une trop grande cohésion. Vous avez toujours mis en garde contre un affrontement des blocs si les trois partis devaient annoncer qu’ils comptaient reconduire la coalition. Maintenant qu’il devient plus clair que les trois partis sont bien autonomes et qu’ils vont aborder ces élections avec leurs propres idées propres, sans faire de déclaration sur la formation d’une coalition – aux électeurs de décider – vous n’êtes toujours pas satisfait. Parfois, il est compliqué de déceler ce que vous et votre parti voulez», poursuit Étienne Schneider.

Le ministre de l’Économie répond également aux critiques concernant la croissance. «Vous ne dites aucun mot sur la position du CSV» dans ce dossier, lance Étienne Schneider à l’adresse de Claude Wiseler. Le vice-Premier ministre dénombre dans la foulée toutes les initiatives prises pour permettre au pays et à son économie de croître différemment, en misant sur une croissance plus durable (processus Rifkin, etc.).

«Cette croissance est nécessaire pour maintenir le niveau de vie très élevé au Luxembourg», souligne Étienne Schneider, qui reproche au CSV de manquer de «cohérence» dans ses propos.

La campagne préélectorale est lancée pour de bon…

David Marques (avec G. M.)