La Fédération luxembourgeoise des pêcheurs sportifs lance un appel à la ministre de l’Environnement. Elle veut être intégrée dans le programme de surveillance de l’état des eaux de surface.
Le Centre culturel et sportif de Grevenmacher a accueilli hier matin l’assemblée générale de la Fédération luxembourgeoise des pêcheurs sportifs et la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg. (Photo : DR/Claude Strotz-FLPS)
Les doléances de la Fédération luxembourgeoise des pêcheurs sportifs (FLPS) ont trouvé une oreille attentive, à savoir celle de la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg (déi gréng). « Notre campagne médiatique s’est révélée très efficace », se félicite, le président de la FLPS, qui a par ailleurs été reconduit dans ses fonctions. Cela étant, tout n’est pas gagné et l’association préfère se montrer prudente. « Les propos de la ministre sont prometteurs, mais nous attendons de voir », juge Jos Scheuer.
Concrètement, les pêcheurs sportifs revendiquent trois points, le premier étant leur volonté d’être intégrés au processus de surveillance des eaux nationales. Celui-ci s’inscrit en effet dans la mise en œuvre d’une directive-cadre de 2000 qui vise à garantir à l’échelle européenne une gestion durable de l’eau.
Une surveillance dont l’objectif est un audit autant de la qualité des cours d’eau que des eaux souterraines du Luxembourg (aquafaune et aquaflore sont visées). « Je suis d’avis que les poissons sont des indicateurs du niveau de santé de nos fleuves et ruisseaux », souligne Jos Scheuer qui exige des décisions gouvernementales précises.
Parallèlement à cette revendication, la FLPS s’insurge contre le fait que la pêche ne soit pas incluse dans le budget alloué à l’aménagement des pistes cyclables le long de la Moselle et de la Sûre. La fédération estime qu’il faut des parkings et des escaliers afin que les pêcheurs puissent entreposer leur matériel et accéder aux cours d’eau. « Nous demandons à être intégrés dans la vision gouvernementale de mobilité douce. D’ailleurs, ce concept est faux, car faire du vélo le dimanche est une activité sportive », lance encore Jos Scheuer.
> Le « scandale » des permis de pêche
Un autre point rencontre la désapprobation de l’association : la délivrance des permis de pêche. Les conditions de délivrance des permis actuellement en vigueur obligent en effet les intéressés à se déplacer en personne auprès des commissariats de police ou des administrations. « Un scandale », selon Jos Scheuer, qui milite pour la mise en ligne de formulaire, comme en France : « Cela simplifierait largement les démarches à entreprendre, à l’égard des touristes par exemple. »
Toujours dans un souci de simplification administrative, mais également de promotion de la pêche, la FLPS requiert un site internet et une application pour que la pêche puisse disposer d’une véritable vitrine. L’aspect pédagogique n’est pas négligé dans ce cadre. La fédération revendique encore l’édition d’un livret sur les poissons autochtones. Et comme la promotion de la pêche demande des moyens, Jos Scheuer est favorable à ce que les fonds piscicoles, dotés d’un million d’euros, constituent la source de financement de tous ces projets.
En conclusion, si la FLPS attend de voir la matérialisation des promesses de la ministre de l’Environnement, elle relève un véritable « nouvel élan », de la part du ministère du Développement durable et des Infrastructures, de même que venant des Ponts et Chaussées, « car ce sont eux qui construisent les pistes cyclables ».
Concernant les questions de repeuplement et de gestion des eaux, la FLPS estime qu’une solution ne pourra être trouvée qu’au niveau de la Grande Région, avec l’aide de spécialistes. « Il faudra faire travailler des spécialistes sur les ravages des gobies. On est dépassé par cette espèce », a conclu Jos Scheuer.
De notre journaliste Claude Damiani