Le Benelux et la Rhénanie-du-Nord-Westphalie ont lancé une feuille de route conjointe vélo, espérant encourager la pratique au quotidien, notamment pour se rendre au travail.
Avec des engagements et mesures qui devront conduire à accélérer l’utilisation du vélo au quotidien, notamment sur de courts trajets professionnels, les pays des deux régions transfrontalières entendent prendre la tête du peloton cycliste à travers l’Union européenne et montrer l’exemple d’une volonté politique plus vertueuse, s’appuyant sur les ambitions déjà inscrites dans leurs plans nationaux et régionaux respectifs.
Pour réussir à inciter les citoyens à pédaler davantage et laisser la voiture au garage, les deux régions ont commencé par produire une étude commune, intitulée «Analyse coûts-avantages du vélo au Benelux et en Rhénanie-du-Nord-Westphalie». Selon leurs élus, «chaque kilomètre parcouru à vélo représente un bénéfice net pour toute la région, avec notamment un effet positif sur la santé et la réduction des embouteillages». Au Grand-Duché comme chez ses voisins, le ministre de la Mobilité, François Bausch, relève qu’à l’heure actuelle «50 % des déplacements effectués sont inférieurs à 5 kilomètres». D’où la nécessité, à ses yeux, d’intégrer «systématiquement» le vélo dans tous les projets routiers et en faire «un mode de transport individuel à part entière, tout en garantissant une infrastructure cyclable continue et sécurisée à travers le pays».
L’analyse réalisée explique notamment que «si 100 000 personnes se rendent désormais au travail à vélo sur une distance de 5 kilomètres, elles génèrent un bénéfice total de 196 millions d’euros par an», rapportent les élus, soulignant que les salariés tombent moins souvent malades et gagnent en productivité. En opposition, le même parcours effectué en voiture engendre «un coût total de 203 millions d’euros par an», incluant les coûts d’entretien des véhicules, du carburant consommé dans les bouchons, ainsi que les coûts liés aux accidents ou à la pollution atmosphérique.
Harmoniser les pratiques et les infrastructures
Ainsi, chiffre encore l’étude, si l’on remplaçait seulement 1 % de tous les kilomètres parcourus en voiture par la bicyclette sur l’ensemble Benelux – Rhénanie-du-Nord-Westphalie, «un gain net de 13,6 milliards d’euros pourrait être réalisé», dont 10 milliards d’euros d’avantages pour la santé et le reste d’avantages économiques. De quoi faire dire aux élus qu’«investir dans le vélo, c’est investir dans la santé publique». C’est donc en partie ce que vise cette feuille de route conjointe, qui engage par ailleurs les trois pays et la région allemande à se doter d’une infrastructure «sûre et confortable», à adopter des positions communes au niveau européen telles que les normes de stationnement, ou encore de faire la promotion de la pratique sur leurs territoires et au sein de l’Union.
Parmi les actions conjointes définies à court et moyen terme, il est par exemple prévu la mise en place de modules de formation dans l’enseignement afin de promouvoir le métier de réparateur de vélos. En collaboration avec le secteur, ils souhaitent également lancer des campagnes de sensibilisation lors des grandes courses cyclistes. Ils prévoient aussi d’encourager le vélotourisme sur leurs sols à travers un maillage cohérent et permettant que tous les réseaux cyclables soient clairement reliés les uns aux autres. Mais les deux régions étant évidemment étroitement liées, il est impératif d’améliorer les itinéraires transfrontaliers par une plus grande harmonisation des infrastructures.
Enfin, dans leur déclaration d’intention, les élus promettent d’assurer «une connectivité adéquate avec les transports publics». Il faut également veiller à ce que les usagers puissent emmener leur vélo à bord des trains. En Belgique, indique son ministre de la Mobilité, Georges Gilkinet, «un minimum de huit places» est garanti dans chaque train. Sur le papier, les différentes initiatives tiennent la route. Reste à les concrétiser sur le bitume.