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Énergies renouvelables : « Le Luxembourg atteindra ses objectifs d’ici 2020 »


Un des projets vise à remplacer huit «petites» éoliennes de 70 mètres par deux éoliennes de 138 mètres et qui produiront autant que les 8 réunies!

Le Luxembourg a du retard en matière d’énergies renouvelables, qui représentent à peine 5 % des énergies consommées. Mais trois projets ambitieux devraient l’aider à atteindre ses objectifs de 11% d’énergies renouvelables à l’horizon 2020. C’est ce qu’a assuré le ministre Étienne Schneider ce mercredi.

En décembre dernier, alors que la COP21 s’ouvrait à Paris, un petit pays exprimait sa grande ambition : faire grimper sa part d’énergies renouvelables de plus de 100 % entre 2015 et 2020. Un chiffre impressionnant. Sauf à y regarder de plus près : avec un taux d’énergies renouvelables de seulement 5,45 % pour la période 2015/2016, le Luxembourg est toujours dans le bas du classement européen en la matière. Il a donc intérêt à doubler sa part d’énergies durables… Et vite! Car il s’est engagé à atteindre au moins 11 % d’énergies renouvelables dans sa consommation finale d’énergie d’ici 5 ans.

C’est pourtant un Étienne Schneider optimiste qui s’est exprimé mercredi : «Je suis confiant, nous pouvons atteindre nos objectifs nationaux.» Le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie présentait trois projets d’envergures visant à se rapprocher de cet objectif. Ces projets, portés par les entreprises Soler, LuxEnergie et Kronospan, doivent couvrir 22 % des objectifs en énergies renouvelables pour 2020.

Le plus ambitieux est celui de Soler, plateforme fondée en 2001 par Enovos et SEO. Soler exploite depuis plusieurs années les centrales hydroélectriques Esch-Sauer, Ettelbruck ainsi que Rosport, mais a également des participations dans les parcs éoliens Heinerscheid, Kehmen-Heischent, Burer-Bierg, Windpower et Binsfeld. Parcs éoliens que la société souhaite étendre à Heinerscheid, à Roullingen/Goesdorf et à Hosingen/Putscheid. Soit 13 éoliennes et 37 mégawatts de production supplémentaires.

Et il ne s’agira pas seulement de planter de nouvelles éoliennes : cette année, huit éoliennes existantes de 70 mètres de haut seront remplacées par deux éoliennes de 138 mètres qui a elles seules produiront autant que les huit anciennes. De quoi satisfaire ceux qui accusent les éoliennes de gâcher le paysage. Au total, 42 éoliennes seront gérées par Soler, qui permettra de doubler la production d’énergie éolienne au Luxembourg à partir de 2017. Solar développera également ses centrales hydroélectriques et la biomasse.

Autre projet ambitieux, celui de la société autrichienne Kronospan, une entreprise tournée vers le développement durable et l’innovation de l’industrie du bois. Elle espère épargner 60 000 tonnes de CO2 chaque année en exploitant les déchets de sa production de bois. Celle d’électricité et de chaleur devrait ainsi avoisiner les 40 mégawatts.

Carburer au bois luxembourgeois

Enfin, au boulevard J.-F.-Kennedy au Kirchberg, Luxenergie va transformer sa centrale de cogénération qui carburait jusqu’alors au gaz naturel. Sa part dans la production d’énergie va baisser de moitié, tandis que seront exploitées des nouvelles chaudières vapeurs fonctionnant à base de pellets de bois issus des forêts luxembourgeoises et de la Grande Région. La production d’énergie renouvelable (76 000 MWh/a) dépassera ainsi celle d’énergie fossile (64 000 MWh/a) d’ici le deuxième semestre 2017. Tout en économisant 8,2 millions de mètres cubes de gaz par an et en réduisant de 22 000 tonnes les émissions de CO2 sur un an.

En résumé, conclut Étienne Schneider, 74 millions vont être investis du côté de Soler, 37 chez Kronospan, et 20 chez Luxenergie. Ces 131 millions d’investissements, permettront d’économiser 140 000 tonnes de CO2, tout en propulsant le Luxembourg vers son objectif de 11% d’énergies renouvelables.

À noter que le plan d’action national en matière d’énergies renouvelables prévoit que 4 de ces 11% seraient à produire sur le territoire national et 5% devraient provenir du secteur des transports. Enfin, il est prévu de réaliser les 2% restants dans d’autres pays de l’UE par le recours à des mécanismes de coopération.

Romain Van Dyck