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Emballages : le Luxembourg veut limiter l’usage de sacs plastiques


Les sacs en plastique légers, ceux qui sont donnés lorsque l'on a oublié son cabas, représentent la grande majorité de la consommation des sachets des ménages luxembourgeois. (illustration Isabella Finzi)

Un nouveau texte fixe le niveau de consommation annuelle à 90 sacs en plastique légers par personne au 31 décembre 2019 et à 40 sacs par personne au 31 décembre 2025. Et dès 2018, ils seront tous payants.

Vous avez secoué la tête et levé les yeux au ciel au moment de vous débarrasser de tous les emballages pendant les jours de fête ? Vous avez raison. Il y en a trop. Et surtout trop de plastique. L’alimentation en est le premier utilisateur. Et il ne s’agit pas seulement des sacs en plastique qui servent à transporter vos achats, mais de ceux qui servent aussi à protéger les denrées alimentaires d’autant qu’elles sont de plus en plus vendues en portion individuelle.

Car s’il faut lutter contre le recours abusif du plastique, il s’agit également de réduire le gaspillage alimentaire et surtout de respecter l’hygiène des denrées alimentaires.

Un projet de loi déposé en mai dernier est dans les tuyaux, qui transpose une directive européenne relative aux emballages et déchets d’emballages. Le texte fixe le niveau de consommation annuelle à 90 sacs en plastique légers par personne au 31 décembre 2019 et à 40 sacs par personne au 31 décembre 2025. De plus, au 31 décembre 2018, aucun sac en plastique ne sera fourni gratuitement dans les points de vente de marchandises ou de produits.

Les sacs en plastique très légers sont exclus de ces nouvelles dispositions donc nous les trouverons toujours au rayon fruits et légumes, sans parler des plastiques qui emballent les portions de fromages.

Les sacs en plastique légers (d’une épaisseur inférieure à 50 microns) représentent la grande majorité de notre consommation. Ce sont ceux que l’on trouve aux caisses des magasins quand on a oublié le sac de courses réutilisable. Les taux de recyclage des sacs en plastique légers sont très faibles et, «en raison d’un certain nombre de difficultés pratiques et économiques, n’atteindront probablement pas des niveaux importants dans un avenir proche», notent les auteurs du projet de loi.

Le Conseil d’État, dans son avis, compare la production des déchets à l’augmentation de la population et relève que malgré tout, la quantité reste stable grâce aux efforts de recyclage. Mais vu de plus près, ce n’est pas le plastique qui diminue.

Les épiceries sans emballages à soutenir

Selon l’analyse des déchets résiduels 2013/2014 commanditée par l’administration de l’Environnement, la quantité de déchets résiduels par habitant a diminué considérablement sur la période allant de 2009 à 2013 en passant de 246 kg à 223 kg par habitant et par an. «Or, l’analyse fine montre que le recul par habitant s’explique par la seule réduction substantielle des déchets biodégradables (cuisine et jardins) de plus de 23 kg par habitant et par an parmi les déchets résiduels grâce à l’introduction de poubelles bios dans de nombreuses communes», fait observer le Conseil d’État.

Dès lors, on ne peut pas parler d’une réelle réduction des déchets, mais plus justement «d’une amélioration des systèmes de recyclage», disent les sages. Car les déchets ne cessent d’augmenter de l’ordre de 1,5 % pour les papiers et cartons, 2,5 % pour les matières plastiques et 2,7 % pour les matières composées.

En 2011, l’association Valorlux qui regroupe les responsables de déchets d’emballages déclarait 62 369 tonnes d’emballages mises en circulation dont 74,79 % ont été valorisées par ses soins. «En tenant compte de la croissance démographique de presque 10 % pour la même période, le traitement de déchets d’emballages par l’association est resté sensiblement constant par habitant», relève le Conseil d’État.

Face à ces chiffres, le Conseil d’État ne peut que constater que les directives européennes dans ce domaine et les lois qui les transposent n’ont pas permis d’atteindre l’objectif prioritaire qui reste la prévention de déchets d’emballages.

La loi prévoit en effet des mesures visant, comme première priorité, la prévention de déchets d’emballages et, comme autres principes fondamentaux, la réutilisation d’emballages, le recyclage et les autres formes de valorisation des déchets d’emballages et, partant, la réduction de l’élimination finale de ces déchets.

Il reste à sensibiliser le consommateur et à encourager les épiceries sans emballages.

Geneviève Montaigu